A la veille du derby breton entre les deux stades (le rennais et le brestois), Patrick Le Lay, nouveau président des rouge et noir, se confie enfin dans les médias. Attention, l'ancien PDG de TF1 se lâche !
Débarqué à la présidence du stade rennais cet été, Patrick Le Lay est un président discret depuis son arrivée. Mais à la veille du derby breton et au tiers du championnat, la langue de l'ancien PDG de TF1 se délie dans une interview accordée au Télégramme. En voici, les meilleurs extraits :
Rennes, 5e, accueillant Brest, 1er, qu'est-ce que cela vous inspire? On est très heureux d'accueillir Brest avec tous les honneurs dus à son rang. Je suis très content pour la Bretagne. C'est un très très beau derby et à guichets fermés. À part Lyon et Marseille, on n'en aura pas d'autres. Que le plus chanceux gagne! Vous imaginez si c'est Brest? Ça fera un sujet de conversation pendant dix ans. Et si on gagne, un sujet de conversation pendant une semaine. C'est injuste. J'aimerais bien qu'ils aient l'élégance de venir en étant sympathiques avec celui qui les invite. Vous avez vous-mêmes été leaders en octobre. Qu'avez-vous ressenti? Je me suis dit «j'suis quand même bon» (rires). Non, je suis assez lucide... ça fait plaisir. Le problème, c'est que le football est un phénomène additif. C'est un long chemin de 38 journées. C'est un gros mot pour vous, la retraite? (rires) Oui! L'homme n'est pas fait pour prendre sa retraite. Je crois qu'il est fait pour travailler. Vous avez l'air en pleine forme. Faites-vous du sport? Oui, je joue au tennis deux fois par semaine au moins. Je ne suis pas un grand joueur mais je cours. Je suis assez inusable sur un court. Je n'ai jamais fumé et je ne bois pas. Au fil des années, je bats des joueurs, même plus jeunes, bien meilleurs que moi. Parce qu'à la fin du premier set, ils ne sont plus là en général. Après 50-55 ans, quand ils ont bien vécu, vous les voyez arriver avec une brioche... Vous êtes un président très discret dans un monde très médiatique. Pourquoi? J'ai passé ma vie à éviter les journalistes, je ne vais pas commencer à m'y mettre. Je les connais par coeur. J'ai un très très gros entraînement à ne pas répondre aux questions. Je donne des cours à Frédéric Antonetti (entraîneur) et Pierre Dréossi(manager général). (Rires) Préside-t-on de la même manière, qu'on soit propriétaire de son club ou qu'on en soit le représentant comme vous? Oui. Je représente l'actionnaire, donc je suis l'actionnaire. J'ai dirigé pendant vingtans TF1 qui ne m'appartenait pas. Quand vous êtes dépositaire de l'argent de quelqu'un, raison de plus pour y faire attention. Ça vous donne une dimension supplémentaire. La vie des affaires, c'est comme au poker, il faut toujours une annonce qui puisse battre la vôtre. Si ça ne marche pas, François Pinault me dira «tu vas faire autre chose». À propos, le Stade rennais n'a rien gagné depuis 1971... Ça me laisse le champ libre pour marquer ma présidence (rires)! C'est un peu un problème du Stade rennais. C'est un vrai club. Mais il n'a pas de légende.