Le pessimisme a gagné le Haillan, c'est officiel. Marc Planus et Laurent Blanc sont venus commenter la défaite à Paris (3-1) avec la gorge serrée. Les Girondins vont très mal, leur entraîneur en tête.
«Tout ce qu’on fait en ce moment, on le fait mal. Je pense que si on continue comme ça, dans cette spirale-là, on ne pourra pas atteindre les objectifs fixés en début de saison». Plus le temps passe, plus Laurent Blanc donne des signes d’inquiétude. Depuis sa nomination à la tête de l’équipe au Scapulaire en 2007, jamais le champion du monde 98 n’avait semblé aussi soucieux. Il y a tant de domaines qui clochent en comparaison de l’année passée. La concentration ? Ses joueurs l’ont toujours mais seulement par intermittence. Quand on vise le titre de champion de France, c'est trop peu. La réussite ? Ses joueurs ne l’ont plus du tout. En témoigne cette volée du droit de Trémoulinas venant s’écraser sur le poteau d’Edel peu après l’heure de jeu. La lucidité ? Blanc tente de l’apporter à ses ouailles en faisant même sa première auto-critique publique : «Au-delà des joueurs, je dois également faire les mauvais choix puisque c’est moi qui fais l’équipe», a-t-il insisté en conférence de presse.
Planus fait son auto-critique Marc Planus, de retour depuis deux matches, sait que le maillon faible de l’équipe se présente en défense, dont il fait partie. «Défensivement, on n'est pas la hauteur de nos attaquants, eux ils font les efforts, ils défendent, et nous, on n'est pas au niveau. Si, derrière, on ne se réveille pas, il y aura une grosse désillusion à Bordeaux. Si on continue comme ça on va tout perdre». Après une saison époustouflante ponctuée d’un titre de champion (une deuxième place et une Coupe de la Ligue l’année d’avant), Blanc serait-il rentré dans le rang ? Lui qui connaît mieux que personne l’importance d’une assise défensive solide, il se ronge les sangs sur la touche quand il voit Ciani commettre une bourde avant l’ouverture du score parisienne. Ce n'est pas la première.
«La rumeur, il faut la laisser mourir» Les rumeurs de départ auraient-elles affecté le Cévenol plus qu’il ne le dit derrière son discours résolument tourné vers le terrain ? Possible puisqu’il a dû passer du temps à faire des démentis ici et là. Sa colère était même saisissante lorsqu’il a fallu balayer d’un revers de main devant la presse locale la possible arrivée d’Eric Gerets à sa place. Interrogé par Le Post sur les rumeurs qui touchent actuellement la vie privée de Nicolas Sarkozy, le célèbre publicitaire Jacques Séguéla a délivré cette phrase qui pourrait coller à tous. Blanc y compris. «La rumeur va à la rumeur, c'est un cercle vicieux. Lorsqu'il y a rumeur, il ne faut rien faire, pour ne pas la propager. Il faut la laisser mourir». Celles qui concernent Blanc sont pourtant toujours bien en vie.