Le conseiller spécial du président Aulas sort encore de sa réserve. Après s'être payé les joueurs il y a quelques semaines, Bernard Lacombe égratigne cette fois Claude Puel pour son manque d'ambition.
D'ordinaire discret, préférant user de son pouvoir auprès de Jean-Michel Aulas dans l'ombre, Bernard Lacombe en est déjà à deux sorties médiatiques cinglantes à mi-saison. Preuve supplémentaire de l'agitation inhabituelle qui règne au sein de la maison OL. Mi-décembre, le conseiller spécial du président s'emportait après une défaite à Lille où les Lyonnais auraient commis «une faute professionnelle» selon lui. Plus grave, Lacombe dénonçait l'attitude de certains joueurs : «J'aime mieux avoir des mecs qui se révoltent et qui se défoncent que des béni-oui-oui qui ne te font pas gagner un match (...) Et aujourd'hui, si nos gars, plutôt que de parler de la dernière bagnole qu'ils se sont achetée, parlait du jeu entre eux ? S'ils se disaient : « Tu me fais un appel, je fais un contre-appel ». C'est ça faire le métier, avoir de l'amour-propre, de la fierté !»
De l'amour-propre, de la fierté. Des qualités dont ne semble pas être dépourvu Claude Puel. Pourtant, c'est bien l'entraîneur lyonnais qui reconnaissait dimanche que le titre était perdu et que son équipe était «en reconstruction». : «Si Lyon termine 2e ou 3e, je prends.» Une analyse lucide lorsque l'on constate que l'OL compte 13 points de retard sur Bordeaux à la trêve. Mais un manque d'ambition inacceptable pour Bernard Lacombe qui a rappelé, dans L'Equipe, Puel à ses devoirs d'exigence : «Quand vous avez été champion sept fois de suite, vous êtes forcément déçu de ne plus l'être. La saison dernière, nous avons déjà été déçus. Je continue d'espérer que nous pourrons nous battre pour le titre. Les choses vont vite dans le football. On ne sait jamais ce qui peut se passer. Deuxième ? Pourquoi pas... Mais après avoir tout tenté. Moi, j'ai toujours préféré Anquetil à Poulidor...» Une métaphore cycliste d'autant plus vraie pour l'OL que même dans la défaite Lyon ne semble pas s'attirer la sympathie populaire du «perdant» magnifique qu'était Raymond Poulidor.