La tribune Auteuil se defend
La rédaction

Menacés de dissolution suite aux incidents lors de PSG-OM le 28 février dernier, les Supras et les Authentiks ont donné leur version des faits, vidéo à l'appui. Les associations de la tribune Auteuil récusent les accusations dont elles sont l'objet, tout en annonçant plusieurs actions pour tenter de mettre fin au marasme.

PSG-OM: c'est Boulogne qui a commencé

« Nous n'avons pas donné l'adresse de la conférence de presse pour des questions de sécurité." Christophe Uldry, le porte-parole des Supras Auteuil, donne d'entrée le ton de cette réunion. Accompagné du représentant des Authentiks et des avocats des deux associations, l'historique membre des Supras explique qu'il se sent menacé par des membres de la tribune Boulogne, et qu'il en a marre de « regarder s'il n'y personne devant chez (lui)quand (il) sors. » Uldry est ensuite revenu sur les circonstances des débordements devant la tribune Auteuil lors de PSG-OM en février dernier. Pour lui, les supporters du Kop of Boulogne auraient atteint l'entrée de la tribune en passant au travers d'un barrage policier resté sans réaction. Il explique ensuite que le groupe de supporters de Boulogne a attaqué des abonnés de la tribune Auteuil, à l'entrée du stade. Le représentant des Supras dénonce l'inaction des CRS présents sur place. Vidéo à l'appui, filmée depuis les enclaves du Kop Auteuil (en bas de page).

La dissolution pas viable juridiquement

L'ancien capo des Supras, par la voix de Frédéric Rolin, l'avocat de l'association, a également expliqué que l'éventuelle dissolution des associations n'était basée sur aucun élément concret. Rappelons que les associations répondront des faits qui leur sont reprochés mardi 27 avril lors d'une réunion avec la Commission nationale consultative de prévention des violences lors des manifestations sportives. « Les faits reprochés sont faux, tant dans les faits que dans les droits. Au final, le gouvernement ne reproche rien aux associations. Si les associations sont dissoutes, ce sera avant tout pour des motifs politiques » explique Frédéric Rolin. L'avocat a également parlé d'une solution intermédiaire : suspendre les associations pour une durée d'un an, sans les dissoudre: « un bon compromis pour que l'Etat ne perde pas la face. »« Les autorités devraient encadrer les associations plutôt que de les dissoudre », affirme également Christophe Uldry, pour qui la dissolution des Boulogne Boys en 2008 n'a pas été une bonne chose. Selon lui, la suppression des associations entrainerait également une perte de contrôle des supporters parisiens lors des déplacements. « Ce serait un pas en arrière. »

Auteuil réagit et prône le calme

Christophe Uldry a aussi annoncé la mise en place de partenariats avec des associations anti-racisme, et notamment SOS-Racisme. Environ 30 supporters parisiens auraient déjà déposé plainte pour violences et insultes racistes avec l'aide de l'association « ce qui n'est pas habituel dans le milieu", affirme Uldry. Une marche est prévue avant la finale de la Coupe de France entre le PSG et Monaco samedi prochain, auquel les supporters de la Tribune Auteuil assisteront. Le porte-parole d'Auteuil espère que le match se passera sans incidents: « On n'est pas dans une logique de confrontation. » Les rapports entre les associations des deux tribunes sont à l'ehrue actuelle inexistants. « Aujourd'hui, on ne prend plus de plaisir à supporter le PSG. On supporte un club qui ne nous ressemble pas », conclut Christophe Uldry. A méditer pour les dirigeants parisiens, dont se sont également éloignés les associations d'Auteuil.