Gourcuff Je ne suis pas a lorigine du communique
La rédaction

Après ses déclarations au Parc des Princes, Lorient a publié un communiqué pour revenir sur les propos de Christian Gourcuff. Ce dernier nous a reçu, à Lorient, pour une longue interview. Extraits.

Pourquoi avoir fait un communiqué, revenant sur vos déclarations après le match contre Paris ?Je ne suis pas à l’origine de ce communiqué, c’est le club. Au Parc, j’ai fais des déclarations. D’ailleurs ce qui est extraordinaire, c’est que c’est filmé, que les journalistes sont là, que je prends soin de préciser que c’est sans aucune agressivité envers les Parisiens. Je m’adresse aux journalistes et je dis « c’est vous les médias, qui en empilant les noms, en faite des favoris. Et donc vous mettez la pression. Finalement c’est un facteur qui était très favorable pour nous et défavorable pour Paris ». Et là après les journalistes eux-mêmes, que je mettais en cause, utilisent ça pour en faire une attaque contre Paris, c’est extraordinaire. C’est la démonstration même de la manipulation de la presse que je mettais justement en exergue. 

Les médias, c’est quelque chose qui vous agace ? Un jour en haut, un jour en bas…On est exactement dans cette société de profit là, où la presse et les médias sont dans une lutte économique farouche et donc, il faut vendre. Il faut vendre ce qu’il se vend. Et donc, on n’est plus dans l’analyse mais on est dans le buzz, parce que c’est plus facile à vendre, que ça touche des masses, c’est plus facile de manipuler les gens. Mais j’ai bien conscience que c’est un problème de société, pas de médias. Pour les journaux, l’objectif est de vendre. S’ils ne vendent pas, le rédacteur en chef dit à ses journalistes qu’il faut des choses qui vendent, c'est-à-dire des polémiques. On l’invente même au détriment d’analyses. Je pense qu’il y a un créneau, mais il faut éduquer les gens, les habituer. Mais c’est beaucoup plus difficile que de balancer des polémiques, du scandale.

Vous êtes un formateur mais très peu de joueurs issus du centre de formation de Lorient sont dans votre équipe-type. Comment l’expliquer ? C’est la difficulté d’avoir des jeunes de qualités. On se retrouve dans le recrutement confrontés aux mêmes problèmes qu’on a avec les pros, la concurrence. L’aspect économique est important, déjà en termes d’infrastructures mais aussi en terme économique pur. On sait que pour recruter des jeunes, ça demande un investissement. C’est vrai que c’est un peu décevant, même si c’est vrai qu’on a sorti André-Pierre Gignac, qui nous a rejoins tardivement dans sa formation. On n’a pas plus de jeunes du club depuis qu’on a un centre de formation. Notre ambition c’est justement de se crédibiliser au niveau du centre de formation pour avoir un recrutement plus solide.

"A Lyon, Yoann n'a pas fait que des matchs pourris"

Une équipe composée uniquement de joueurs du centre de formation, c’est un rêve ?Ce n’est pas réaliste. C’est idéal évidemment sur le plan économique. Il ne faut pas se voiler la face, la formation c’est aussi intéressant économiquement.

Et quand on voit le Barça, c’est pas mal en termes de jeu aussi… Oui, je crois que pour encrer des identités de jeu, il faut s’appuyer sur un centre de formation. Et cela facilite aussi l’intégration des joueurs qui arrivent de l‘extérieur. 

Est-ce qu’on n’est pas un petit peu frustrés quand on est entraîneur de Lorient : budget limité, pas de coupe d’Europe…Quand on fait de la compétition, on souhaite toujours être ambitieux. Mais je n’éprouve pas de frustration. Au contraire. Je sais la chance que j’ai d’être ici, à Lorient. C’est un projet unique et même si on est un peu bridé économiquement, j’ai une liberté dans le fonctionnement et un regard sur tous les domaines qui est rare et appréciable. Sincèrement, je n’envie pas mes collègues français.

Justement à plus ou moins long terme quels sont les objectifs du club ? Disputer la Coupe d’Europe ? C’est avant tout de consolider le club et ça passe forcément par un aspect résultats. Avoir chaque saison un groupe encore plus solide, pouvoir conserver nos meilleurs joueurs plus longtemps et de ce fait être plus attractif dans le recrutement que ce soit au niveau des pros mais aussi du centre de formation. Dans cette optique, le nouveau centre d’entrainement et l’achèvement de la quatrième tribune qui va nous doter d’un stade moderne sont très importants. Mais l’Europa League ne peut pas être un objectif. Ce n’est pas à ça qu’on mesure la progression d’un club. Cette année par exemple, si on l’avait disputé, ça n’aurait pas été bénéfique. Tant quantitaivement que qualitativement, il faut avoir un effectif capable de jouer tous les trois jours. Et ce n’est pas le cas à Lorient.

Et cette saison quelles sont les ambitions du club ?Accuser le coup et digérer les départs conjugués de trois joueurs majeurs que ce sont Gameiro, Amalfitano et Morel. Il faut stabiliser le club. 

Un mot sur votre fils, Yoann. Il est à nouveau blessé. A quoi est due cette mauvaise passe qui dure depuis plus d’un an maintenant ?Attention, à Lyon, il n’a pas fait que des matchs pourris. Mais les moments difficiles qu’il traverse correspondent à un potentiel physique émoussé qui influe logiquement sur son moral. Pourtant cette saison, il était super bien parti. Il avait pris les choses en mains avec une cure à Merano qui était de sa propre initiative. Mais surtout, il avait eu des vacances et avait pu faire préparation physique de A à Z. Chose qui ne lui été plus arrivé depuis deux ans. Et ça, on ne l’a pas assez souligné.

Vous pensez quoi du fait que son nouvel agent soit désormais Jean-Pierre Bernès ?J’apprécie beaucoup Jean-Pierre Bernès. Je le connais depuis 1998. Après c’est le problème de Yoann, pas le mien. Mais Yoann avait cette particularité de ne pas avoir d’agent et ça a pu le desservir.

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