Fernandez : « Pas de différence entre Ancelotti et Kombouaré »
La rédaction

Jean Fernandez a réussi deux exploits : sortir Nancy du wagon des relégables et être la seule équipe de L1 à battre deux fois le PSG.

Comment expliquez-vous ce changement de situation pour Nancy ? Nous vivons une saison très difficile. On s'y attendait un peu car l'effectif a été pas mal chamboulé. Il y a des joueurs qui sont arrivés avec des blessures, il y avait aussi des problèmes financiers. Du coup, on s'est fait prêté des joueurs. D'habitude, vous avez six semaines de préparation avant le début du championnat alors que nous, il a fallu la faire pendant les premières journées. C'était difficile. On s'est retrouvé avec 5 points en 10 matchs. Et psychologiquement, les joueurs avaient beaucoup de pression. On a géré du mieux possible.

Comment avez-vous fait ? J'ai changé le système en passant de 4 à 5 défenseurs pour une gestion à court terme. Mais ce qui a fait la différence, c'est le mercato d'hiver. Puygrenier a stabilisé la défense, Mollo a donné de la percussion sur le plan offensif et Bayal a finalement peu joué car on est repassé à une défense à quatre. Le déclic, c'est aussi la victoire face à Lyon (2-0). Ça nous a donné confiance.

Après avoir été dans le bas du classement durant de longues semaines, vous venez d'enchaîner quatre victoires et un nul. Quand vous voyez Nancy à la 11e place, ça vous laisse des regrets ?

Non, on n'aurait pas pu faire mieux. Je ne vais pas parler de miracle, mais se retrouver à la 11e place à la 30e journée, c'était inimaginable vu le chantier. En 30 ans de carrière, je n'avais jamais vécu une situation pareille avec des joueurs qui ne devaient pas partir et qui sont partis dont certains dans les derniers jours du mercato comme Chrétien le 29 août et Hadji le 30 août. Sans oublier que cette équipe était fatiguée car elle jouait le maintien depuis trois saisons. Si j'avais eu cet effectif avec six semaines de préparation, je peux vous assurez que Nancy ne jouerait pas le maintien.

Dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Aujourd'hui, c'est un gros soulagement. Mais tant que nous n'avons pas mathématiquement assuré le maintien, je reste méfiant car en football, tout est possible. Le lendemain de la défaite à Évian, tout le monde nous voyait déjà en Ligue 2. Depuis, on a battu Lyon, Montpellier et Paris, mais ce n'est pas pour ça qu'on est sauvé.

À combien va se jouer le maintien ?

Un moment, j'ai pensé qu'il se jouerait à 39 points. Mais je n'avais pas prévu que Marseille n'allait plus gagner un match. Donc à mon avis, il faudra au moins 42 points. Mais vu notre dynamique, je pense qu'on devrait s'en sortir. Mais il ne faut pas croire que c'est déjà arrivé. On sort la tête de l'eau, mais il faut rester prudent.

Sauf qu'après avoir battu Lyon, Montpellier et Paris, votre équipe est en confiance au moment d'aborder la dernière ligne droite...

J'espère que mon groupe sera assez mature pour ne pas tomber dans l'excès de confiance. Mais le plus important est de prendre des points et d'assurer notre maintien le plus vite possible. Car en deux journées, tout peut vite basculer. On peut vite se retrouver sous pression.

Vous êtes la seule équipe à avoir battu le PSG à deux reprises cette saison. Quelle est la bonne recette ?

Il n'y a pas de recette. Et sans manquer de respect à mes joueurs, il n'y a pas photo entre mon équipe et celle du PSG. Après, on a fait deux bons matchs et nous avons de la réussite. Il faut aussi dire que nous n'avons pas battu une grande équipe de Paris. Contre Lyon, Caen et Bordeaux, ils n'avaient pas été bons. Là, ils étaient mieux que les matchs précédents. Mais on sent que cette équipe est sous pression car tout le monde les voyait gagner le championnat avec dix points d'avance avec l'arrivée d'Ancelotti et des trois recrues (Maxwell, Thiago et Alex).

Quels sont les points faibles de cette équipe ? Une équipe se construit dans le temps. Il y a des gens compétents avec Ancelotti et Leonardo et un effectif de qualité également. Mais le problème du PSG, c'est que lorsqu'il joue avec leur quatuor offensif, ils ont un gros problème dans le replacement défensif. C'est à la perte du ballon que le bas blesse et c'est ce qui explique le nombre de buts qu'ils encaissent. Mais un peu à l'image de Nancy, si Ancelotti avait cet effectif et six semaines de préparation, il n'y aurait aucun souci. Il ne tâtonnerait pas.

Vous voyez Paris champion ?

Ça peut être la bonne saison pour Montpellier car cette équipe a un maximum de réussite et que Paris bloque un peu en ce moment. Il faut aussi être vigilent avec Lille. Mais je vois quand même Paris champion en fin de saison.

Vous avez joué le PSG de Kombouaré et le PSG d'Ancelotti. Y a-t-il une différence ?

Non, il n'y a pas de différence. Il y avait bien sûr la patte de Kombouaré avec une certaine philosophie tournée vers l'attaque. Kombouaré avait eu le temps de se mettre en place. Avec Ancelotti, c'est encore trop tôt.

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