L'entraîneur marseillais pointe du doigt les divergences de point de vue qui l'opposent à ses dirigeants pour expliquer la mauvaise passe que traverse l'OM. A demi-mots, il les rend même responsables des départs de Ben Arfa et Niang.
Même s'il « assume » le début de saison calamiteux de son équipe, dans un entretien à l'Equipe, Didier Deschamps avoue que les problèmes actuels de l'OM viennent non pas des joueurs mais des divergences de point de vue entre lui et ses dirigeants. « Les divergences de vue créent des tensions que les joueurs ressentent, soutient-il. Il faut que chacun fasse en sorte de mettre l'équipe dans les meilleures dispositions possible. On n'est pas obligés d'être amis pour penser ensemble à l'intérêt commun de l'OM. » Didier Deschamps ne semble donc plus sur la même longueur d'ondes que ses dirigeants. Et c'est l'un des principaux problèmes de ce début saison (voire depuis plus longtemps) à l'OM, il n'y a aucune hiérarchie, cohérence. Ou alors elle est illusoire. Tout le monde ne tire pas dans le même sens et il semblerait que les intérêts personnels priment sur ceux du club.
Deschamps fait tout pour se dédouaner
Conscient que son attaque s'est sérieusement affaiblie depuis le départ de Niang à Fenerbahçe et celui très probable de Ben Arfa à Newcastle, Deschamps rejette là encore la faute sur ses dirigeants. «Laisser partir Niang à quelques jours de la reprise, c'est désastreux», affirme-t-il. Même son de cloche au sujet d'Hatem Ben Arfa. « Je n'ai jamais dit que je ne voulais plus de lui, assure-t-il. Le récupérer me semble très difficile vu sa position radicale, son attitude. J'estime que j'ai fait beaucoup pour lui. Il a du talent mais des insuffisances, aussi je lui souhaite de réussir dans sa carrière. J'ai passé beaucoup, beaucoup de temps à parler avec Hatem. Je lui ai dit beaucoup de choses. Il en a retenu certaines, pas d'autres. Jeudi dernier, il a refusé de parler avec moi. C'est peut-être mieux.» Sauf que dans ce cas précis, on a un peu plus de mal à le croire. Car il est loin d'être exempt de tout reproche. Ce ne sont pas les dirigeants marseillais qui l'ont laissé végéter sur le banc de touche. Ce ne sont pas non plus eux qui l'ont placé deux fois sur la liste des transferts en six mois. Et l'entraîneur marseillais n'était pas contre le départ de Ben Arfa (au contraire) avant que Niang décide de quitter l'OM. Pris dans la tempête, Didier Deschamps fait de la politique. Conscient que sa position est de plus en plus instable, que ses méthodes sont de plus en plus controversées, il tente de minimiser au maximum sa responsabilité. Et accuse de tous les maux ses dirigeants. Un peu trop facile et trop gros à avaler.