Dassier joue les demagogues
La rédaction

Décidemment, pas de clasico sans polémique cette saison. Le boycott de cette rencontre décrété par les ultras marseillais a été approuvé par le président de l'OM qui a joint le geste à la parole en décidant de rester à Marseille tout en stigmatisant les supporters parisiens.

On ne verra pas de scènes de guérilla urbaine ce dimanche à Paris après celles vécues en fin d’année dernière à Marseille. C’est heureux mais malheureusement pas pour les bonnes raisons. Point de climat apaisé entre supporters pour annoncer cette absence attendue d’anicroches mais une telle tension que la réponse des autorités a été jugée disproportionnée par les ultras marseillais. Par le biais d’un communiqué, ces derniers refusent les conditions d’encadrement drastiques imposées par les autorités et ont décidé d’un boycott approuvé par la direction de l’OM.

«La direction de l'Olympique de Marseille a pris connaissance du boycott général des supporters marseillais. Jean-Claude Dassier et la direction du Club comprennent et soutiennent les groupes de supporters dans l'annulation de leur déplacement à Paris. Jean-Claude Dassier ainsi que la direction du Club s'unissent à leurs supporters en ne se rendant pas dans les tribunes du Parc des Princes dimanche soir. L'Olympique de Marseille restitue ainsi les 1500 places attribuées aux supporters marseillais au PSG. Aucune place ne sera distribuée par le Club.»

Dassier ou comment se mettre les supporters marseillais dans la poche. Problème, le président de l’OM est allé encore plus loin dans la démagogie en critiquant sans discernement l’ensemble des supporters parisiens : «Ils n'ont pas accepté d'être mis dans le même sac que les supporters du PSG. Cette décision est intelligente, courageuse; elle tombe à point et j'espère qu'elle va faire réfléchir tout le monde. Cela me fait plaisir que les supporters marseillais, que l'on caricature souvent à tort car il n'y a pas de violence chez nous, donnent l'exemple et disent : "Cela suffit." Nous, c'est le football qui nous intéresse. Pas de nous "friter" avant, pendant et après le match», a-t-il lancé sur RTL comme une énième bourde ou alors comme pour appuyer un discours partisan voire caricatural assumé.

Son homologue parisien n’a pas tardé à lui répondre : «Ces propos sur les supporters parisiens me laissent sans voix. C'est tout ce qu'on voulait éviter. On voulait montrer l'exemple, être responsable et éviter toute polémique. Les propos sont outranciers. Je suis catastrophé. On a essayé de construire une relation apaisée et en mettant de l'huile sur le feu comme ça, on va avoir du mal à construire quelque chose de paisible. C'est un échec pour nos deux clubs et pour le football», a regretté Robin Leproux sur France Info. Quand ce ne sont pas les supporters qui s’affrontent, ce sont les présidents qui s’en chargent. Tout aussi déplorable.