Le président de l'AJ Auxerre, Gérard Bourgoin, nous a livré son point de vue sur les primaires socialistes et nous a donné des nouvelles de son ami Fidel Castro. Ce dernier est loin d'être à l'agonie.
M. Bourgoin allez-vous voter, ce dimanche, pour les primaires socialistes ? Non, je ne vais pas aller voter. Mais je me disais que ce serait sympa que tout le monde le fasse. C'est vraiment une intiative très heureuse de la part des socialistes. C'est une leçon de civisme. Mon grand-père, qui a été un des fondateurs du Parti Socialiste dans l'Yonne, serait extrêmement fier de ça. Toute ma famille est impliquée au PS. Moi, je ne peux avoir qu'un parti (NDLR : le CNIP, Centre National des Indépendants et Paysans). Mais j'ai des idées très sociales et je n'ai aucune leçon à recevoir du PS à ce sujet-là. Mais les primaires socialistes, je trouve que c'est une bonne chose. Ca renvoie une belle image.
Et si vous deviez voter pour quelqu'un lors de ses primaires socialistes, sur quel candidat se porterait votre choix ? Moi je suis pour Hollande. Mais depuis longtemps, avant même qu'il ne soit candidat. Je le connais bien. C'est un garçon intelligent. Je l'ai rencontré quand j'étais président de la Fédération des entrepreneurs de France, à l'époque de la cohabitation Chirac-Jospin. Il m'avait été délégué par le Premier Ministre Jospin et pour moi, c'est la meilleure image que le PS peut présenter. Après, Montebourg incarne une belle image, un rajeunissement, un changement de dialogue, mais il n'est pas encore prêt et ce n'est pas trop ma tasse de thé. M. Hollande est plus modéré. Un socialisme à la François Mittérand. Et je ne pense pas que la France soit prête à se faire diriger par un socialisme pur et dur. Et si ce n'est pas Hollande, ils auront du mal à gagner.
Vous voulez dire que François Hollande n'est pas un socialiste pur et dur...Ah non, pas du tout.
" Fidel Castro a sa tête à 100% "
Vous étiez un grand ami de Fidel Castro. Avez-vous toujours des nouvelles de lui ? Non, je n'ai plus de nouvelles du président Castro. Je lui ai parlé il ya sept, huit mois. J'étais de passage à Cuba et je l'ai eu au téléphone. La seule chose que je peux vous dire c'est que contrairement à ce que certains disent, il a sa tête à 100%. Mais avec les opérations qu'il a subies, corporellement, il n'a pas envie de se montrer sauf à des fins politiques. Mais je ne le vois plus. Je ne dîne plus avec lui comme ce fut le cas pendant 15 ans.
Justement comment est née cette amitié ?Mon fils faisait des affaires à Cuba et à sa mort, Castro a demandé à me voir. Je n'en avais pas trop envie. Et puis un jour j'y suis allé et on a sy:mpathisé. Et après je me suis occupé de beaucoup d'affaires là-bas.
Pourtant pour un ancien président du CNIP, vos idéologies sont très éloignées...Ah ce n'est pas vrai. Vous ne pouvez pas trouver plus indépendant que le président Castro. Il ne s'occupe pas des autres. Et il n'y a pas plus paysan que lui. Déjà, son frère Ramon, c'est un cultivateur. Et le président Castro, 40 à 50% de ses conversations tournent autour de l'agro-alimentaire. C'est le blé, le maïs, le soja, la canne à sucre... C'est vraiment ets un indépendant et un paysan. Alors après, lui c'est un communiste et moi je suis un capitaliste. D'ailleurs, il disait toujours : " Bourgoin c'est un capitaliste. Il travaille comme un capitaliste, il est fou comme un capitaliste mais il est humain comme moi. " (sourire). On s'entendait très bien, ça ne gênait pas du tout nos aspirations. Le fait que je sois un descendant du Premier Ministre Pinay, ça ne change rien pour lui. (sourire).