Frédéric Antonetti et Elie Baup ne s’apprécient guère. Dimanche soir, à la fin du match entre l’OM et Rennes (3-1), les deux entraîneurs ont refusé de se serrer la main comme il est pourtant d’usage. Un geste qui témoigne de leur inimitié profonde.
Les raisons du conflit En 2004, Frédéric Antonetti est en poste à Saint-Etienne et vient de faire remonter les Verts de Ligue 2. L’objectif principal est atteint grâce au technicien corse qui se voit pourtant remercié dans la foulée. La raison ? Les dirigeants foréziens ne veulent plus de Christian Villanova, ami d’Antonetti devenu directeur sportif (et accessoirement sans aucun lien de parenté avec le coach du Barça) qui prend désormais trop de place au sein du club. Injustement débarqué selon ses dires, Antonetti est remplacé sur le banc par un homme à la casquette vissée sur front dégarni. Elie Baup prend les rênes de l’ASSE sans un mot ni un geste pour son prédécesseur : il ne lui pardonnera jamais.
Antonetti charge sur les aptitudes de Baup D’autant que l’histoire se répète presque. Le départ de Didier Deschamps pour l’Equipe de France a laissé un siège vacant à l’OM. Parmi les noms cités, Baup et Antonetti figurent en bonne place pour venir s’asseoir sur les bords de la Méditerranée. Pour le résultat que l’on connait. Dimanche, lors de la 4e journée de Ligue 1, le premier à encore pris le dessus sur le second. Un ultime affront, mais le Corse à la défaite vengeresse : « Marseille a un dispositif qui fait qu'ils ne bougent plus quand ils mènent au score. On est mené au score face à une équipe qui ne bouge pas, avec deux milieux défensifs qui ne sortent jamais et qui attend son heure. J'aurais pu dire à mes joueurs de tenir à 1-1 au lieu de jouer ». Les déclarations d’après match ne laissent pas de place au doute : les deux hommes se détestent. Pire, invité de RMC hier, Antonetti a remis de l’huile sur un feu dont les flammes ont déjà atteint leur paroxysme : « On ne va pas revenir là-dessus. Quand c'est terminé, c'est terminé. Je ne change pas un mot de ce que je pense, même si Marseille est premier aujourd'hui, je ne change pas une ligne de ce que j'avais dit il y a huit ans. Je me suis aperçu que dans tous les clubs où il était passé, ils ont la même opinion que moi, je ne suis pas le seul. L'avenir dira comment cela se passe à Marseille ». Elie Baup serait donc bien inspiré de réussir une bonne saison sous peine de ne pas avoir que les supporters sur le dos.
Par Raphael Gaftarnik