Laurent Banide a succédé a Guy Lacombe à la tête de Monaco mi-janvier. Même si l'ASM est toujours en position de relégable depuis son arrivée, le technicien est confiant. Notamment après un mercato agité.
Quel est la nature de votre engagement avec l'ASM ?
Comme tous les entraîneurs, j'ai signé un contrat d'un an et demi. Mais j'ai une mission très précise sur les cinq prochains mois, à savoir le maintien. C'est très important pour le club.
Lorsque que vous avez succédé à Laszlo Bölöni en 2006, Monaco était 19e. Vous avez fini à la 9e place à l'issue de la saison. Lorsque vous avez pris le poste de Guy Lacombe mi-janvier, Monaco occupait la 19e place. Est-ce un signe ?
Oui, je crois au signe du destin. Je suis très attentif à ça. Après, j'aurais préféré que l'AS Monaco soit dans une meilleure situation. On a fait appel à moi pour essayer sur ces cinq derniers mois de remettre l'équipe à sa place. Nous sommes dans une situation d'urgence. Il faut rapidement avoir des résultats.
Qu'est-ce qui vous a poussé à relever ce challenge alors que lors de votre dernier passage, ça ne s'était pas très bien passé ? (Laurent Banide avait sauvé le club, mais la direction l'avait remercié et nommé Ricardo).
Le passé ne m'intéresse pas. Il s'est passé des choses avec certains dirigeants de l'époque. D'autres sont venus me voir pour me proposer de relever le défi car ils savent que l'AS Monaco compte beaucoup pour moi. Ils sont donc venus me voir pour relever ce défi. C'est encore plus compliqué car je suis ici chez moi. C'est donc plus de pression, mais je ne pouvais pas refuser !
A quand remonte les premiers contacts avec Monaco ?
Tout s'est passé très vite. J'ai été contacté après la défaite de l'ASM en Coupe de France face à Chambéry. Ça s'est joué à trois heures près car j'étais très proche de m'engager avec un grand club d'Arabie Saoudite. Mais le destin en a voulu autrement.
"Je ne fais pas de l'anti-Lacombe, je fais du Banide ! Chacun sa méthode"
Comment avez-vous récupéré le groupe ? Etait-il traumatisé ?
Ce n'est pas le mot. De toute façon, quand un entraîneur s'en va, ce n'est pas seulement de sa faute. Tout le monde dans le club à sa part de responsabilité, y compris les joueurs. Après, c'est normal qu'ils soient un peu marqué par l'éviction de leur entraîneur. Mais ensuite, c'est comme dans la vie. On fait son boulot et les gens s'adaptent à votre méthode. On essaye de trouver une nouvelle dynamique.
Quelle a été votre méthode justement ?
Il faut rapidement discuter avec les joueurs pour connaître leurs attentes. Après avoir récolté de nombreuses informations sur les joueurs, il faut mettre en place un état d'esprit de travail, une philosophie de vestiaire et un plan de jeu. Le problème, c'est que nous sommes dans une situation d'urgence. Après, vu que j'étais sur Monaco depuis six mois, j'ai eu la chance de voir de nombreux matchs de l'ASM et j'avais déjà une idée sur les joueurs. Ensuite, quand j'ai repris le club, nous avons eu quinze jours de trêve durant lesquels nous avons pu partir une semaine en stage afin de vivre ensemble et se connaître plus rapidement.
Comment l'ASM a pu se retrouver dans cette situation ?
Je ne suis pas là pour faire un état des lieux et j'ai beaucoup de respect pour l'ancien entraîneur. Après, pas besoin d'être un spécialiste pour voir que l'équipe avait des problèmes offensifs qui l'a empêché de prendre des points. Après, je ne fais pas de l'anti-Lacombe. Je fais fais du Banide! Chacun à sa méthode.
"Rothen, c'était un non parmi d'autres"
En revanche, dès votre arrivée, le mercato s'est agité du côté de Monaco...
Le départ de Mbokani nous a permis de récupérer un peu d'argent. J'en ai donc profité pour recruter Diarra. C'est un patron et j'avais besoin d'un joueur comme lui qui permettre à l'équipe de passer un cap. J'ai beaucoup insisté sur lui. Puis la blessure de Maazou et le départ de Alonso ont précipité beaucoup de choses. On a pris Grégory Lacombe, qui jouait peu à Montpellier, mais qu'on connaît pour l'avoir formé ici. Il a l'avantage d'être un petit gabarit. Il va nous amené de la vitesse et des déséquilibres sur les défenses adverses. On s'est ensuite orienté sur Welcome qui est un attaquant de grande taille et très costaud. Il va peser devant. On s'est aussi occupé de récupérer le petit Moukandjo qui va percuter devant. Et enfin Feinduno. C'est un artiste. Il va nous débloquer des matchs, même s'il faut qu'il retrouve le rythme.
Le nom de Jérôme Rothen est revenu avec insistance du côté de Monaco. Pourquoi cela n'a-t-il pas abouti ?
J'ai toujours été très clair avec ça. Nous avions des réunions quotidiennes où nous parlions de 30 à 40 joueurs. Un jour est venu le nom de Jérôme Rothen. Je ne sais pas comment l'information est sortie, mais elle a fait la une des journaux alors qu'il s'agissait d'un nom parmi tant d'autres.
Tout ce chamboulement de l'effectif n'est-il pas à quitte ou double ?
Oui, mais vu la situation dans laquelle nous sommes, c'est également un quitte ou double. On doit tenter des paris. Changer cinq joueurs en est un. Il faut que la mayonnaise prenne rapidement pour gagner le pari.
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le 10 Sport Hebdo, disponible tous les jeudis dans vos kiosques