Aulas Ben Arfa pas facile a aider
La rédaction

Suite du dossier du 10 Sport Hebdo concernant Hatem Ben Arfa. Jean-Michel Aulas, Rolland Courbis et José Anigo nous ont donné leur avis sur le milieu de terrain de l'Olympique de Marseille, qui sera à Toulouse ce soir.

Jean-Michel Aulas : «Un joueur exceptionnel»

«De par sa jeunesse et son talent, c'est évidemment un joueur exceptionnel. Les gauchers ont toujours cette finesse en plus et ce toucher de balle qui en font des joueurs différents. En l'occurrence, avec Hatem, on a affaire à un homme dont la félinité se traduit par de la vitesse et une maîtrise balle au pied qui est extraordinaire. Son talent est une chose mais il n'est pas l'élément fondamental quant à la réussite de sa carrière. Etre un surdoué n'a aucun intérêt si vous n'avez pas les capacités mentales pour vous en servir. A lui de travailler sur ce point et à l'entraîneur qui l'a entre ses mains de trouver un moyen pour l'aider. Et je peux vous dire que ce n'est pas facile»…

Rolland Courbis : «Pourquoi pas l'emmener à la Coupe du monde»

«Ben Arfa manque encore de lucidité dans les trente derniers mètres. Il ne fait pas toujours les bons choix. Il est très habile techniquement mais a encore beaucoup de progrès à faire. Ceux qui veulent faire de ce joueur un meneur de jeu se trompent. Il n'a pas cette qualité de passe, ce sens de l'anticipation qu'ont les purs n°10. Benarbia était un véritable meneur de jeu. Il savait faire la passe où il fallait et au bon moment. Par contre en ailier, Ben Arfa est un véritable poison. A lui tout seul, il est capable de déstabiliser une équipe, de trouver des brèches, de rendre fou son arrière latéral et d'obtenir des coups-francs intéressants. Alors, oui, pourquoi pas l'emmener à la Coupe du monde. Mais au même titre qu'un Valbuena, qu'un Marveaux ou qu'un Payet. Et pourquoi ne prendre qu'un seul de ces joueurs là ? Pourquoi ne pas en prendre deux ou trois».

José Anigo : «Il marche à l'affectif» 

«Hatem va devenir un très grand joueur. Je suis prêt à miser beaucoup d'argent là dessus. Il faut juste qu'on lui laisse le temps de devenir un homme. Il est jeune, il vient juste d'avoir 23 ans dimanche dernier. J'en vois des matchs et des joueurs, mais un phénomène comme celui là, je vous assure que je n'en ai jamais vu. Il a une faculté à dribbler dans des petits espaces, à accélérer balle au pied, à créer quelque chose de nouveau constamment. Dans sa prise de risque, sa façon de déborder, de tirer, il a un peu le même profil que Giggs. Dans des matchs compliqués, à part Ribéry, c'est le seul à pouvoir forcer la décision. Que ce soit devant 30 ou 100 000 personnes, son style de jeu et son envie restent les mêmes. Je dirais même que plus il y a de monde et plus il est créatif. Après les problèmes d'Hatem sont surtout d'ordre psychologique. Il souffre beaucoup de l'image extérieure qu'il a. C'est un garçon qui marche à l'affectif mais qui a beaucoup de caractère. C'est pour ça que je communique énormément avec lui. Surtout quand je sens qu'il a besoin d'être écouté, qu'il est un peu moins en confiance».

Retrouvez le dossier complet sur Hatem Ben Arfa dans Le Sport Hebdo