ASSE : Mickey 3 D chauffe le derby
La rédaction

Un gaga, un vrai. Le chanteur du groupe Mickey 3d, dans un long entretien, revient sur son amour des Verts, sur sa chanson consacrée à Johnny Rep et ses plus grands souvenirs du chaudron.

Comment es-tu devenu supporters des Verts ?

Je fais partie d’une famille au sein de laquelle il y avait beaucoup de sportifs. Mon père aimait beaucoup le foot et supportait les Verts. Comme beaucoup de gamins, j’ai supporté la même équipe que mon père. Et puis dans la région, on est tous un peu supporters des Verts. Même ceux qui ne s’intéressent pas au foot. L’ASSE, c’est presque quelque chose de culturel ici. 

Tes premiers souvenirs de l’ASSE ?

Ah, la première fois que j’ai mis un pied au chaudron… C’était contre Bastia ! Je ne pourrais pas citer l’année exacte, mais je me souviens surtout de l’ambiance. J’étais comme tous ces gamins, la première fois qu’on les amène au stade… Voir Sainté à domicile, c’est marquant.

Toi-même, tu jouais au foot ?

Jusqu’à ce que j’attaque la musique, oui. En Haute-Loire, au Puy, puis à Saint-Bonnet le Château. J’ai arrêté pour le rock. 

Comment est venue la chanson “Johnny Rep” ?

J’étais dans ma maison de campagne et je suis retombé sur des vieux magazines de foot : Onze, Mondial … J’ai commencé à repenser à l’époque où j’étais gamin, aux années Rocheteau, Platini… Ca m’a donné envie d’écrire une chanson là-dessus. Au départ, c’était vraiment juste une petite chansonnette que je voulais seulement jouer en concert à Saint-Etienne. Et c’est justement ce concert là qui fût enregistré pour faire le DVD. Ca à été un peu l’inédit qui fut extrait du DVD. C’est devenu un single qui a eu pas mal de répercussions.

Toi qui est Stéphanois, comment décrirais-tu le public de Saint-Etienne ?

Ce qui est différent par rapport aux autres publics, c’est que le public de Saint-Etienne n’est pas que stéphanois. Chaque fois que je fais un concert, en France, il ya toujours des supporters des Verts qui sont là ! J’étais une fois allé jouer à l’étranger et je me dis que je ne vais pas chanter « Johnny Rep », persuadé que ça n’allait parler à personne. Et puis, une fois dans le parc, en train de faire la balance pour le concert, je vois des mecs arriver avec des maillots des Verts ! En plein milieu de l’après midi à Montréal ! Je me suis dit : « C’est quoi ce bordel ? » Même là-bas, il y a des supporters de l’ASSE, un truc hallucinant. L’ASSE est vraiment un club populaire, partout dans le monde. C’est quand même top d’avoir l’impression de faire partie d’une grande famille, logée un peu partout sur le globe.

Cela a-t-il changé quelque chose pour toi, le chanteur, d’être de Saint-Etienne ?

Au début, non. Mais à partir du moment où est sortie la chanson sur Johnny Rep, ça a été un peu différent. Je me rappelle notamment des Victoires de la Musique : j’avais joué avec le maillot Manufrance, histoire de marquer le coup et de dire : on vient de Sainté. Du coup, d’autres gens sont arrivés dans les salles de concerts. Un public qui n’était pas forcément connaisseur de musique et qui ne s’intéressait peut-être qu’au football.

S’il y avait une chanson à écrire aujourd’hui sur l’ASSE ça donnerait quoi ?

Ce ne serait pas une chanson sur un joueur, puisque je l’ai déjà fait. Mais il y a un groupe de supporters qui m’a demandé il y a quelques années de leur faire une espèce d’hymne, un peu comme à Liverpool. “You’ll never walk Alone”. On n’a pas ça à Sainté. Je leur avais répondu que je ne pouvais pas écrire comme ça, à la demande, mais que si un jour il me venait une idée, je le ferais. Et j’ai une idée qui est en train de germer, et ce sera plus sur la ville et les supporters. Quelque chose de fédérateur. 

Tu vas encore au stade ?

J’y vais de temps en temps. Le dernier match que je suis allé voir c’était contre Lille. Ca fait vraiment bizarre de voir le stade sans cette tribune. C’est vraiment étrange. On n’a plus l’impression d’être au chaudron. Ni d’être fermé dans un stade, c’est ouvert, vivement que ça se termine. Cela dit, cette rénovation est une bonne chose. Déjà c’est très bien d’avoir gardé le chaudron. Puisqu’au départ ils parlaient de construire un nouveau stade. Je pense que ce stade à vraiment une identité, une âme, et c’est bien de la garder en le rénovant. Fermer les angles, ça fera encore plus arène.

La pression d’un footballeur rentrant sur le terrain et celle d’un chanteur montant sur scène est elle comparable ?

J’étais allé faire un tournoi au centre de formation. A l’époque, j’avais discuté avec Gomis et Dabo, jeunes stagiaires enfermés au centre et qui n’étaient pas encore passés pro. Ils ressentaient déjà une grande pression : celle de ne pas être sûrs de jouer le week-end, la peur d’être découragé, de ne pas y arriver. Je me souviens également d’avoir donné le coup d’envoi une fois au stade et on ressent cette pression phénoménale. La différence entre un concert et le stade, c’est que dans le chaudron, on est dans une arène, cerné par le public. Les joueurs sont entourés par tous ces supporters qui se trouvent au dessus d’eux, et donc qui dominent. Au niveau du bruit, de l’ambiance, on a l’impression d’être le gladiateur qui joue sa peau, coincé dans cette fosse. Alors que dans une salle de concert, on n’est pas encerclé, on est même placé au dessus du public. C’est le chanteur qui est en tribune et qui fait face aux spectateurs. C’est beaucoup plus agréable.

Que t’inspire l’équipe actuelle ?

L’équipe a fait une très bonne préparation. Cela dit, Galtier n’a pas recruté tous les joueurs qu’il aurait voulu recruter, en particulier un vrai buteur. Et on voit aujourd’hui que ça fait défaut. Visiblement, ils avaient beaucoup travaillé sur la défense et ça fonctionnait bien en début de championnat. Depuis que Perrin s’est blessé, et avec pas mal de suspensions, on ne voit jamais la même défense. L’équipe à perdu de sa stabilité et ça fait peur pour le reste de la saison. J’étais pourtant confiant en début de saison, même si ils n’avaient pas trouvé le buteur qu’il fallait. A Sainté, il fallait un Pierre-Alain Frau, un mec qui a pour habitude de planter du but à chaque fois qu’on lui donne le ballon dans la surface. Regardez l’équipe, elle est très jeune, elle manque d’expérience, l’absence de Perrin, de Pongolle, ça fait mal. Je pense que Galtier doit s’arracher les cheveux en ce moment. Et sans être pessimiste, ça va être difficile pour l’ASSE de ne pas descendre.

Bientôt deux derbies en une seule semaine. Faut-il se préserver pour le championnat ou pour la Coupe ?

Avec l’équipe qu’on a en ce moment, la seule chose dont il faut se préserver c’est de la raclée. Parce que Lyon, ils sont forts et en confiance. Nous, on est affaiblis par les blessures et le manque de confiance. Je ne sais pas quand ils vont se décider à gagner un match, mais il faut vraiment que les blessés reviennent, car contre Lyon ça risque de faire très mal. Les supporters, il faut qu’ils supportent même quand les temps sont durs comme maintenant. Tout le monde doit pousser dans le même sens, Christophe Galtier a l’air d’avoir un mental de combattant, il faut que les joueurs adoptent également cet état d’esprit.