ASSE : Mais qui est vraiment Nicolita
La rédaction

Raillé pour ses origines gitanes par la presse anglaise, Nicolita a montré aux Bleus et à Patrice Evra que Sainté ne s'est pas trompé. Portrait du nouveau milieu offensif de l'ASSE.

Novembre 2006. Le Steaua Bucarest se rend dans l’antre de Bernabéu pour y défier le Real, en phase de poule de la Ligue des Champions. La formation roumaine tient le choc et le match nul, jusqu’à la 71ème minute. Le Steaua récupère le cuir aux abords de sa surface et Banel Nicolita hérite du ballon. Le Real pousse, et Banel veut donner de l’air à son équipe. Il cherche son gardien, mais néglige une règle capitale : ne jamais viser ses buts sur une passe en retrait. Le gardien a déjà anticipé. Le ballon quitte ses pieds et roule doucement jusqu’à la ligne de but. Le Steaua s’incline un à zéro. Banel, lui, n’en dormira pas pendant les 48h suivantes. C’est un peu ça, Nicolita. Un joueur pas vraiment exceptionnel, mais à l’implication irréprochable…

Un carburant, la passion

L’histoire de Banel Nicolita n’est pas banale. Celle d’un tzigane qui bataille pour être respecté, dans un pays où 80% des habitants reconnaissent détester les Roms. Et c’est sans doute dans cette discrimination que Banel a puisé son impressionnante détermination. Nicolita est un milieu offensif, voué à évoluer sur une aile. N’attendez pas un fin technicien, capable de slalomer entre trois adversaires. Lui joue avec passion. Avec ce type de joueur, son latéral de coéquipier peut dormir, et monter tranquille. A vingt ans déjà, son énergie débordante impressionne. Il gagne rapidement ses galons de titulaires à Bucarest, avant d’être nommé capitaine. En enrôlant Banel Nicolita, Saint-Etienne limite les risques. Avec 35 000 euros de salaire mensuel, le Roumain gagne certes deux fois plus qu’au Steaua, mais empoche moins que le salaire moyen d’un joueur de Ligue 1. Une belle affaire pour un international, appelé à 32 reprises. De plus, Banel n’a que 26 ans. Le Steaua souhait le conserver. Lui voulait voir autre chose, et s’agaçait de la drôle d’atmosphère entourant le club et de son président omnipotent Gigi Becali, sorte de Bernard Tapie local. En plus dangereux. Nicolita débarque donc dans le Forez avec près de 300 matchs au compteur, pour une cinquantaine de buts.

Les Anglais se moquent

Un Roumain rémunéré par des Français pour résider dans l’Hexagone. L’anecdote pourrait faire sourire. Nos voisins britanniques, eux, se marrent franchement. Dans le journal anglais The Guardian : « Saint-Etienne achète un gitan, tandis que la France a payé les Tziganes pour s'en aller". Les supporters Verts, eux, s’en contre-fichent. Ils n’ont jamais regardé la nationalité, ni la couleur de leurs joueurs. Si Nicolita confirme ses qualités de battant, Geoffroy-Guichard l’acclamera, comme un des siens…

Nicolita, capable du meilleur...

Comme du pire...