Roland Romeyer est un gestionnaire. Un président qui s’évite les fastes et les excès pour faire grandir un club cher à son cœur. Depuis 2009, le « patron » de l’ASSE a décidé de rééquilibrer les dépenses pour le plus grand bien des comptes foréziens. Une mise au vert en trois axes qui fait de Saint Etienne une exception dans le paysage de la Ligue 1.
La réduction de la masse salariale La prise de conscience intervient en 2009 lorsque Saint-Etienne, au bord de la zone relégation, annonce un déficit de 9,5 millions d’euros. Le problème est double : le budget tenait compte d’une 5e place en championnat que les joueurs recrutés et payés à prix d’or ne sont pas parvenus à décrocher. Romeyer entreprend alors les grands travaux comme il l’explique dans un entretien à l'AFP : « La masse salariale ne dépasse pas 20 millions d'euros, contre 33 millions il y a deux ans ». Une coupe de 30% qui, si elle ne doit guère satisfaire les joueurs, a au moins le mérite de combler les pertes à tel point que la DNCG rend un rapport élogieux sur le club lors de l’actualisation des comptes 2011-2012 : « l’ASSE a apporté la preuve de sa gestion rigoureuse grâce à la maîtrise des charges et au parfait suivi de la feuille de route présentée. ». Un succès pour l’équipe dirigeante qui reste néanmoins confrontée à un problème : Les Lofteurs. Ces joueurs à gros salaires qui ne foulent que peu les pelouses en raison de leurs performances coûtent chers au club. Un problème dont peine à se débarrasser Roland Romeyer : « Cette situation est la conséquence de discussions avec des agents que les joueurs n’assument pas toujours. Que faire ? On est bien obligé de les payer. En tant qu’homme, je suis malheureux. En tant que gestionnaire, je le suis encore plus. ». Triste mais pas résigné, le président de l’ASSE a mis en place un système de rémunération à partie variable qui dépend des résultats et de la participation aux matchs pour les nouveaux arrivants. Reste à se débarrasser des derniers gros poids.
Un recrutement de qualité à bas coût Exit les effets d’annonce et les millions dépensés à vide. Dans le recrutement, Romeyer veut viser juste. Pour compenser les départs d’Ebondo et Batlles, le président de l’ASSE a fait appel à deux joueurs libres aux qualités indiscutables : François Clerc et Renaud Cohade. Au rayon des dépenses, Romain Hamouma a été subtilisé à l’OM pour 4M d’euros. En attendant le début de la saison, Roland Romeyer estime que la politique sportive à bas coût menée depuis 2 ans porte ses fruits : « Les gros soucis financiers que nous avions étaient la conséquence d'un recrutement onéreux. Un recrutement raté et on garde le joueur deux à quatre ans sauf si on le fait partir, et en principe avec une perte. L'an dernier, onze joueurs ont été recrutés avec un résultat honorable (7e du dernier championnat). Outre la qualité sportive, nous avons insisté sur l'état d'esprit. ». De la limite de la relégation au premier tiers du championnat, la progression de l’ASSE est en tout les cas évidente. Reste à confirmer cette saison.
Des investissements d’avenir Fort de ce nouvel élan, Roland Romeyer a décidé de voir plus loin. Acquisition et rénovation des centres de formation et d’entrainement, nouveau stade en construction… l’ASSE étend son ambition et renforce ses infrastructures : « Le rachat du centre de formation auprès de Saint-Etienne Métropole était évident. Nous allons le moderniser pour en faire un centre d'excellence dédié à la performance pour les professionnels et la formation. Il est indispensable pour l'ASSE de former ses jeunes. Cela renforce les actifs du club, propriétaire pour la première fois de son centre d'entraînement. Par ailleurs, pour le stade, nous avions un projet public-privé, pour une nouvelle enceinte, refusé, mais je suis heureux de l'évolution du stade Geoffroy-Guichard, propriété de Saint-Etienne Métropole. Il sera livré en 2014 et, porté à 40 000 places, ce sera un palier supplémentaire dans l'accueil du public et pour nos ressources. ». Rigueur, équilibre et gestion sont peut être les recettes du bonheur futur de l’ASSE. Au point de retrouver la gloire passée ?