Le rappeur Luidji sort son tout premier album, « Tristesse business : Partie 1 », disponible à partir du 26 avril. Une belle surprise pour ses fans qui retrouvent son style authentique et la sincérité qui l’accompagne depuis 10 ans. Pour le10sport.com, ce fan inconditionnel de l’AS Monaco passe à table et donne consigne aux dirigeants de la Principauté pour le prochain mercato !
La sortie d’un album est un moment toujours important. Est-ce que tu le vis comme si ton avenir en dépendait ou tu optes pour la sérénité ? Je suis quelqu’un d’assez terre à terre, qui vit au jour le jour, donc ça va (sourire). Je suis super content de tout ce qui se passe autour de la sortie de cet album, mon premier. Je pensais être stressé par l’événement mais en fait, ça va, je suis très serein. Je sais que le travail qui a été fait est bon. J’avais peur, au moment de la confection, qu’on ne parvienne pas toujours à donner le meilleur. Mais c’est l’inverse : on a mis les curseurs au maximum, à tous les niveaux. Tu es parti sur un album storytelling, dans lequel tu racontes principalement des éléments de ta vie personnelle, de ce que tu vis. C’est un choix, totalement assumé ? Le storytelling est l’essence même de ce que je suis. J’ai testé beaucoup de choses, c’est le mode qui me correspond le plus, pour ne pas dire parfaitement. J’ai l’impression d’être totalement sincère avec mon auditoire et de ne surtout pas jouer un rôle. Ce n’est pas toujours facile, car il faut parfois se contrôler. C’est assez facile de partir en freestyle et de dépasser certaines limites. Mais quand je réécoute l’album, je suis convaincu que c’est ce mode qui me convient le mieux. Ce n’est pas compliqué pour ceux qui t’entourent ? Ils savent que chaque fois qu’ils interagissent avec toi, ils peuvent devenir matière à chanson… (Rire) Non, ça va. J’ai très rarement eu de problème avec mes proches. Je pourrai même dire jamais, en fait. Mais parce que je fais très attention. Je préserve l’anonymat de ceux dont je parle, pour ne pas empiéter sur leur vie privée. Je fais le choix de parler de ma vie mais je n’ai aucun droit sur la leur. J’ai trop de respect pour eux. Et même les filles dont je peux parler dans mes textes, je prends soin de toujours leur envoyer la chanson avant diffusion.
« Thierry Henry a encore trop l’âme d’un joueur de football »
Avant la musique, tu as un peu baigné dans le football. Raconte-nous ça ? Vers l’âge de 13 ou 14 ans, j’ai côtoyé un footballeur professionnel de l’AS Monaco. C’était un ami de mon père : Wagneau Eloi ! Ils étaient très amis, ils avaient des affaires en commun et un puis un jour, il nous a invités à descendre chez lui, dans sa villa à Menton, pas loin de Monaco. J’étais jeune, j’ai découvert Monaco avec les yeux complètement ébahis… Il a été super avec nous, il nous a donné plein de maillot de foot et des équipements… Dont la parka Kappa, avec le logo de l’AS Monaco, que l’on voit dans le clip « Foufoune Palace »… Exactement ! Bien vu ! Depuis cette période, j’ai toujours suivi l’AS Monaco et je suis un grand fan. Aujourd’hui, je suis un peu moins passionné. Je ne vais pas tenir le discours du vieux qui trouve que l’argent a trop de place dans le football, hein, mais c’est un peu vrai. Je regarde tous les matchs de Monaco mais je suis moins passionné par le reste. Et le hasard de la vie fait que mon cousin, Yoann Etienne, vient de signer pro à l’AS Monaco. Il a 20 ans, il est arrière gauche et il a été prêté au Cercle de Bruges, le club filial de l’ASM. Le futur Benjamin Mendy ! Ah je l’espère ! Mais je lui dis de se mettre des compilations YouTube de Marcelo pour qu’il voit ce que c’est un vrai bon latéral gauche (rire)… Tu y croyais, toi, quand Thierry Henry a signé à Monaco en début de saison ? Franchement ? Non. J’étais fan absolu de lui quand il était joueur. Et j’étais encore plus fan de Nicolas Anelka ! Je me prenais pour lui quand j’étais petit… Quand Henry signe à Monaco, j’ai été super content. J’ai toujours cru à l’aura des grands joueurs, à la manière d’un Zidane au Real Madrid. Et puis j’ai vu 2/3 séquences sur Thierry Henry, l’entraîneur. J’ai très vite compris que ça ne marcherait pas. Aujourd’hui, je pense qu’il est plus éducateur qu’entraîneur. Je n’ai pas été surpris par le fait que ça ne marche pas. Il y a encore trop l’âme du joueur qu’il était en lui, ça ne peut pas marcher. Le retour de Jardim… ? Ah j’étais à deux doigts d’ouvrir le champagne (rire) ! Quand il est parti, ça m’a fait de la peine. Au fond, je savais que ce n’était pas de sa faute quand ça a commencé à ne plus marcher en début de saison. Il l’avait dit, plusieurs fois, que ça serait compliqué, que le club avait vendu trop de joueurs et que le recrutement avait été trop important. Les dirigeants ont forcé sur le trading, ils ont été trop loin. Et honnêtement, en début de saison, quand je regardai les matchs, j’avais envie de pleurer… Comment on peut faire une demi-finale de Ligue des Champions pour jouer comme ça deux ans après et être la risée du championnat ?
« J'étais certain que Mbappé allait rester... »
Cet été, selon toi, il faut faire quoi ? Il faut poursuivre sur la lancée du mercato d’hiver, qui a été très bon. Faire venir Fabregas ou Adrien Silva, pour stabiliser le milieu de terrain, c’était une très bonne chose. Ça permet de pouvoir construire autour d’une colonne vertébrale solide. Ensuite, si on peut commencer par acheter Gelson Martins, c’est parfait. 30 millions d’euros pour un joueur aussi talentueux, c’est cadeau. On tourne la page Falcao ? Ah oui, clairement… C’est une histoire bizarre entre Monaco et Falcao. Prêté à Manchester United, Chelsea, il est revenu avec l’étiquette du « traitre ». Mais en prenant du recul sur ce qu’il a fait à Monaco, c’est difficile de lui reprocher quelque chose. Il a toujours assumé son rôle de buteur et de leader. Mais je pense que c’est mieux pour lui de partir. C’est le bon moment. Il a le droit de partir pour un challenge, où il gagnera encore plus d’argent. Et pour le remplacer ? La logique du club voudrait qu’un jeune prenne le relai et je crois beaucoup à Vinicius. Mais on marche toujours mieux avec deux attaquants devant donc j’essaierai d’aller faire un coup en Italie et d’aller chercher Belotti, du Torino. Il est moins bien là, donc c’est le bon moment (sourire). Un profil plus vif, moins athlétique, ça serait complémentaire. Le départ de Kylian Mbappé, tu as réussi à t’en remettre ? Quand il est parti, sincèrement, c’est comme si un membre de ma famille partait. Je ne pensais pas qu’il partirait si tôt. En plus, avec mon cousin au club, j’avais quelques infos. Il me disait : « Il vient de s’installer dans une maison, il aura le n°10 la saison prochaine, il a été qu’il voulait rester »… J’avais tous les éléments pour être certain de le voir rester. Et il est parti. Mais honnêtement, je pense qu’il voulait rester. Ce sont les Russes qui ont poussé pour lui dire d’accepter l’offre du PSG. En même temps, 180 millions d’euros sur la table, qu’est-ce que tu veux faire d’autre à part dire oui ? Kylian est intelligent, il ne pouvait pas refuser ça pour le club et puis pour lui. 180 millions d’euros pour construire une équipe… Et encore, il faut ajouter les transferts de Benjamin Mendy, Bernardo Silva, Fabinho, Lemar. Quand on voit tout ce qu’on a fait avec cet argent, ça fait peur… L'album de Luidji - « Tristesse business : Partie 1 »- sort le 26 avril