Parti à Arsenal à 16 ans, Jérémie Aliadière a plus connu les blessures que la gloire. Après avoir hésité à mettre un terme à sa carrière, il évoque ses années de galère et se confie sur Wenger et Henry.
Jérémie, pourquoi avoir choisi de rejoindre Lorient cet été ? Je voulais retrouver une équipe dans laquelle je peux prendre du plaisir et qui joue le style de jeu que j'aime. C'est-à-dire un peu comme Arsenal. Lorient, c'était le club idéal. Il n'y a pas beaucoup de clubs qui jouent au ballon de cette façon. C'est ce qui m'a séduit.
Tu n'as même pas réfléchit finalement? Oui. Dès que j'ai su que Lorient s'intéressait à moi, je ne me suis pas posé de questions. Je ne me suis même pas soucié du contrat qu'on pouvait me proposer (NDRL : il a signé un an). Après la saison galère que je venais de passer, il fallait absolument que je trouve un club qui me permette de reprendre du plaisir et de retrouver le goût de jouer. Aujourd'hui, c'est vraiment que du bonus d'être ici.
" Il y a six mois, je ne voulais plus continuer. J'étais au fond du trou. "
Pourtant tu as envisagé de mettre un terme à ta carrière? Oui. Il y a six mois, je n'étais pas bien et je ne voulais plus continuer. J'étais au fond du trou. Mais surtout à l'époque, il n'y avait pas Lorient. Il n'y avait pas de club avec lequel j'aurais pu vraiment reprendre du plaisir. C'est surtout ça qui m'a fait cogiter. Je me suis demandé si j'avais vraiment envie d'avoir fait six mois de rééducation pour retrouver un club où on va balancer des longs ballons devant et où je ne vais pas m'éclater.
Avec le recul, ne regrettes-tu pas d'être parti si jeune à Arsenal ? Pas du tout. On ne ressort que meilleur joueur après neuf ans passés à Arsenal. Même si je n'ai pas fait énormément de matchs, j'ai quand même joué et je me suis entrainé avec les meilleurs joueurs du monde tous les jours. Donc on progresse beaucoup. Surtout avec un coach comme Wenger.
Et pourquoi n'as-tu jamais réussi à t'y imposer ? Je pense que j'ai toujours été blessé au mauvais moment. A chaque fois que je commençais à rentrer dans l'équipe et à faire quelques matchs, je partais sur une blessure de six mois. Et Wenger ne pouvait pas non plus attendre indéfiniment.
" Wenger est très généreux et prêt à tout pour ses joueurs. "
Pourtant il t'a beaucoup soutenu? Oui, il m'a toujours fait confiance. Il a toujours voulu me garder. Même quand j'ai voulu signer à Middlesbrough, il ne voulait pas que je parte. Mais j'étais arrivé à un moment de ma carrière où il fallait que je joue. Et Arsenal était devenu une sorte de malédiction pour moi avec toutes les blessures que j'accumulais. Partir, c'était aussi une manière de rompre le signe indien.
Quel regard portes-tu sur Arsène Wenger ? Je suis arrivé à Arsenal tellement jeune que j'ai d'abord eu peur du personnage. Il est impressionnant. Arriver à 16 ans et s'entraîner avec Wenger, ce n'est pas évident. Mais petit à petit, en discutant pas mal avec lui, un lien s'est créé et ça se passait super bien. C'est une personne très généreuse. Il veut toujours le meilleur pour ses joueurs, il est prêt à tout pour eux. Avec moi, il était même un peu papa-poule. Il m'avait pris tellement jeune qu'il voulait me protéger et s'occuper de moi le mieux possible.
Sa politique n'a-t-elle pas atteint ses limites ? Peut-être un petit peu. A l'arrivée, ce sont les titres qui parlent. Mais il a prouvé, en sortant un paquet de bons joueurs, que sa politique était viable. Des joueurs comme Henry ou Vieira, pas forcément très bien à leur arrivée, se sont sublimés sous ses ordres.
" Henry est charismatique. Il dégage quelque chose de fort. "
Justement, quel est le joueur que tu as côtoyé qui t'as le plus impressionné ? Thierry (NDLR : Henry). A tous les niveaux : technique, physique et mental surtout. Même à l'entraînement lors des petits matchs, il voulait toujours gagner. Pour réussir au plus haut niveau et arriver là où il est arrivé, tu es obligé d'avoir cet état d'esprit : toujours vouloir gagner, être un gagneur à l'entraînement. Il est charismatique. Il dégage vraiment quelque chose de fort.
Et as-tu gardé des contacts avec certains joueurs ? Seulement avec Gaël Clichy mais il est parti à Manchester City. A part ça, seulement des gens du staff, comme le kiné (rires)
Arsenal, tu les vois comment cette année ? Ça risque d'être un peu dur avec les départs de Fabregas et Nasri. La saison s'annonce compliquée.
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