La désignation de l’arbitre turc Cuneyt Cakir, pour la demi-finale entre le Portugal et l’Espagne, fait débat. Les Portugais accusent Michel Platini de favoriser les Espagnols, afin que son souhait d’une finale Espagne-Allemagne soit exaucé. Un peu de parano de la part des Lusitaniens, qui n’ont pas oublié certaines décisions arbitrales du passé.
Avant le début de l’Euro 2012, Michel Platini, président de l’UEFA, avait émis le souhait de voir une finale Espagne-Allemagne, le 1er juillet à Kiev. Cette petite phrase, passée plutôt inaperçue à l’époque, est maintenant pointée du doigt par les Portugais. Demain, lors de la première demi-finale, les vice-champions d’Europe 2004 affrontent les Espagnols, et le choix de l’arbitre pour officier lors de la rencontre, Cuneyt Cakir, ne leur plaît pas du tout.
« L’atout de l’Espagne, c’est Platini » L’arbitre turc de 35 ans est pointé du doigt par la Fédération portugaise. Pour elle, « il y avait de meilleurs candidats provenant de pays qui sont déjà à la maison, mais ils ont choisi M. Cakir, qui n’est pas au niveau des autres ». Les Portugais accusent donc Platini de favoriser l’Espagne pour arriver à ses fins. Une petite paranoïa de la part des Lusitaniens qui s’explique par quelques décisions arbitrales passées qu’ils n’ont toujours pas digéré, et notamment la fameuse main d’Abel Xavier en prolongation de la demi-finale de l’Euro 2000, entre la France et le Portugal. Zidane avait qualifié les Bleus pour la finale grâce à ce penalty justifié, qui avait fait débat. Et même si depuis, Paulo Bento, sélectionneur de la Selecção, a admit qu’il y avait main, les instances portugaises affirment que l’UEFA « voulait une finale France-Allemagne ».
Mais la FPF a aussi évoqué le huitième de finale Coupe du Monde 2010 entre le Portugal et… l’Espagne, estimant que David Villa était en position de hors-jeu sur son but, et que Ricardo Costa avait été injustement expulsé. De son côté, Marca en rajoute une couche, expliquant qu’à Opalenica, le centre d’entraînement du Portugal, « les sanctions possibles contre la Roja qui n’ont pas été sifflées lors du match face à la Croatie, inquiètent » (même si M. Stark n’a pas été reconduit). Une histoire qui amuse bien les journalistes, qui ont déclaré que « l’atout de l’Espagne, c’est Platini » en référence à la finale rêvée du triple Ballon d’Or. En tout cas, les Portugais font sûrement une petite crise de paranoïa vis-a-vis du président de l’UEFA, avant d’affronter les champions du monde et d’Europe. Mais ils mettent surtout un maximum de pression sur M. Cakir, qui n’aura pas le droit à l’erreur demain.
Rémi dos Santos