Avant le match Bordeaux-Sion, ce jeudi en Europe League, entretien avec l’entraîneur français du FC Sion, Didier Tholot, auteur d’un parcours étonnant depuis sa prise de fonction il y a huit mois.
Vous affrontez Bordeaux en Europa League. Vous abordez le match dans quel état d’esprit ? Aujourd’hui, on est le petit poucet. On a pris quatre points lors des deux premiers matchs (victoire contre Rubin Kazan (2-1), match nul à Liverpool (1-1)). On est libérés. On a beaucoup à gagner par rapport aux trois autres équipes. On y va donc libérés, mais avec de l’ambition. Que vous inspire l’équipe de Bordeaux ? Bordeaux a des individualités marquantes, mais aussi une équipe très solide au niveau collectif. Cependant, on a l’intention de produire du jeu, et on va essayer. Avec une victoire contre Rubin Kazan et un nul à Liverpool, vous avez en tout cas prouvé que vous aviez le niveau européen… Oui, on est contents de ce qu’on a fait. On met un peu de pression sur les autres… Il faut compter avec le FC Sion.
« Revenir en France, à Bordeaux de surcroît, en étant à la tête d’une équipe européenne, c’est une joie pour moi »
Vous connaissez bien Bordeaux, où vous avez joué lors de votre carrière. Vous savez dans quel état d’esprit ils sont avant le match ? Ils sont surtout revanchards par rapport à leurs derniers résultats. Je sais qu’ils ont vraiment envie de faire un résultat. C’est un bon test alors… Oui, ce sera un bon test. Et une joie pour moi. Je suis heureux de revenir en France, à Bordeaux de surcroît, en étant à la tête d’une équipe européenne. Vous avez une équipe intéressante, avec des talents comme Carlitos, et des jeunes prometteurs, comme l’avant-centre Moussa Konaté, suivi en France. Sentez encore une marge pour votre équipe ? Oui, on a une marge de progression. On a des jeunes qui découvrent la Coupe d’Europe. Ils sont ambitieux. Après, la force de cette équipe, c’est avant tout qu’elle joue ensemble. Ai-je une méthode ? J’ai des idées précises de fonctionnement. Il faut faire en fonction des joueurs que l’on a pour mettre le jeu en rapport avec leurs qualités. J’insiste aussi sur l’unité d’un groupe, sur la gestion des égos. Ce travail est primordial. La difficulté, c’est de gérer l’enchaînement Coupe d’Europe-Championnat ? Tout à fait. Ce n’est pas facile quand vous avez un groupe qui joue la Coupe d’Europe pour la première fois. Il faut de l’expérience pour gérer ce genre de situation. Il est clair que sans l’Europa League, on aurait sans doute quatre ou cinq points de plus en championnat. C’est ce qui vous manque pour aller chercher le FC Bâle ? Bâle, on les a joués la semaine dernière (défaite 2-0). On les a dominés, mais la différence, c’est leur efficacité dans les zones de décision.
« En France, on a parfois tendance à enfermer les coaches dans un carcan »
Vous avez effectué un très gros travail depuis votre arrivée à la tête du FC Sion il y a huit mois… Oui, c’est une satisfaction. En France, on a tendance à enfermer les coaches dans un carcan. En L2, ce n’est jamais évident de s’en sortir, c’est un peu le système D. Lorsque je suis revenu à Sion, on était avant-dernier. On m’avait prédit que le club allait exploser. Et finalement, on a fait une belle remontée au classement, on a gagné la Coupe de Suisse et on est européens aujourd’hui. Cela prouve que le travail paie. Revenir en France, à Bordeaux, dans ces conditions, c’est un réel plaisir. Avec ce parcours, vous allez peut-être attirer des regards de clubs de L1 ? Ecoutez, Sion, j’y suis très bien et je suis heureux du travail accompli. Après la Ligue 1… Je ne suis pas spécialement carriériste, mais c’est sûr qu’on aspire toujours à entraîner au top niveau.