Olivier Giroud a connu des débuts difficiles, à la pointe de l’attaque d’Arsenal. Souvent comparé à l’ogre Van Persie, il explique ses prestations moyennes par une adaptation humaine délicate.
Quelle est la principale caractéristique des supporters de football ? L’impatience, évidemment. Demandez donc à Olivier Giroud, à peine débarqué dans sa nouvelle vie londonienne, qui voyait les critiques s’abattre sur son cas après des premières prestations ternes. Un tâtonnement qui ne surprend pas, en France. Le gaillard est quand même passé en quelques années de l’anonymat des divisions inférieures hexagonales à un statut d’avant-centre des Gunners. Du côté des supporters anglais, on ne raisonne pas comme ça. On pense aux euros dépensés pour s’attacher ses services, et à son prédécesseur, Robin Van Persie, qui enfilait les buts. Et aussi à l’ombre, pesante, du pari Marouane Chamakh, semblable à l’investissement réalisé pour s’attacher les services de Giroud.
« J’avais fait anglais renforcé au Bac éco »
Ce dernier reconnaît que la pression n’est plus la même, outre-Manche : « Le petit truc qui a fait que je n’ai pas marqué les esprits tout de suite, pour moi, c’est que j’ai changé de dimension, c’est que maintenant je suis dans un grand club européen. Inconsciemment je me mets peut-être un peu plus de pression », avoue-t-il dans France Football. Aujourd’hui, les choses rentrent, petit à petit, dans l’ordre. Giroud a marqué en coupe, et a fait trembler les filets en Premier League. Interrogé par France Football, l’ancien montpelliérain tente d’expliquer ses débuts poussifs. En cause, l’adaptation à une nouvelle culture : « J’avais fait anglais renforcé au bac éco, j’avais quelques bases. Mais c’était insuffisant pour pouvoir vraiment échanger avec mes partenaires, comprendre les causeries de mon coach, et m’adapter à mon nouveau pays ».
« Il faut se forcer un peu »
Surtout dans le vestiaire d’Arsenal, blindé de joueurs français : « Il faut s’adapter. Il faut apprendre les us et les coutumes du pays dans lequel on arrive. La facilité serait de rester entre compatriotes, et je vois déjà ça ici. Je ne progresse pas aussi vite que je devrais, même si je parle avec les joueurs anglais et étrangers. On a tendance à rester entre Français quand on est à table, dans le vestiaire… C’est normal, c’est humain, mais j’essaie de mettre du mien pour parler avec les autres, en anglais. Y compris avec les médias ». Et pour faciliter cette intégration, Giroud a fait un choix important. Il a délaissé le quartier squatté par les Français pour une ambiance plus londonienne : « C’est dingue, tout ces Français à South Kensington, mais j’ai préféré vivre au nord de la ville, et ce n’est pas plus mal comme ça. Il faut se forcer un peu… . Ce n’est pas facile d’arriver dans un nouveau pays, ce n’est pas évident tous les jours. Tu es loin de ta famille. Il faut être fort mentalement ».