Cyclisme : Arkéa pourrait être exclue des futures compétitions  !
La rédaction

Alors que sa star colombienne, Nairo Quintana, ainsi que ses proches font l’objet d’une enquête pour dopage, l’équipe Arkéa pourrait bien devenir persona non grata dans le monde de la petite reine. Explications.

Le monde du cyclisme fait encore une fois la Une de la presse nationale pour un — si ce n’est plusieurs — scandale de dopage. Première cible des soupçons, le vainqueur 2020 du Tour de France : le Slovène Tadej Pogacar. Héros d’une fin de course digne d’un film hollywoodien, le - jusqu’alors inconnu - coureur de l’UAE Team Emirates est devenu le premier Slovène à remporter la Grande Boucle, mais aussi, et surtout le deuxième plus jeune vainqueur de toute l'Histoire du Tour de France. Un véritable exploit, qui n'a pas manqué de susciter des soupçons auprès de certains observateurs français. « Il y a des choses assez faciles à évaluer, quand même, en termes de performance. J’ai du mal à comprendre comment un coureur de 75 kg peut monter à une vitesse folle un col et maintenir sa montée ensuite. En termes de vitesse ascensionnelle, on a vu des trucs qui n’étaient pas possibles, non plus, pour certains… », a ainsi déclaré Stéphane Heulot, maillot jaune sur le Tour 1996 laissant ainsi entendre que le jeune Slovène n’est pas le seul à faire l’objet de fortes suspicions. Mais avant de regarder chez ses voisins, mieux vaut balayer devant sa porte, car le dopage n’est pas l’apanage des équipes étrangères : en témoigne l’enquête ouverte par le parquet de Marseille à l’encontre de l’équipe bretonne Arkéa et durant laquelle une série de perquisitions ayant été menée à l’hôtel de l’équipe, un peu avant le 20 septembre, a abouti à la découverte « de nombreux produits de santé dont des médicaments dans leurs affaires personnelles, mais également et surtout une méthode pouvant être qualifiée de dopante  » a révélé la procureure de Marseille, Dominique Laurens. Résultat des courses : la star colombienne Nairo Quintana, achetée à coups de millions d'euros l’année passée, et son frère, ont été auditionnés tandis que leur kiné attitré ainsi qu’un autre médecin proche du coureur vedette ont été placés en garde à vue.

Pas de pilote dans l’avion ?

Si les deux hommes toujours en garde à vue restent muets face aux enquêteurs et que Nairo Quintana dément les accusations dont il fait l'objet, le manager de l’équipe Arkéa, Emmanuel Hubert, a quant à lui affirmé dans un communiqué publié le 21 septembre n’être au courant de rien : «  L’équipe, son manager général ainsi que son staff, actuellement cités dans les médias ne sont absolument pas mis en cause et en conséquence ne sont tenus informés d’aucun élément de près ou de loin, relatif au déroulement de l’enquête, qui je le rappelle ne vise ni l’équipe ni son staff directement  ». Et celui-ci de mettre en cause «  l’entourage proche, non-salarié de l’équipe,  » des deux frères colombiens. La liberté et les traitements de faveur accordés à la star colombienne par la direction d'Arkéa — et qui semble être aujourd’hui la principale cause des déboires de l'entreprise — mettent en cause son président Jean-Pierre Denis : ce dernier voulait faire de l’équipe cycliste Arkéa – autrefois connue sous le nom de Fortuneo – son cheval de bataille. L'objectif ? Ancrer la marque «  Arkéa  » en lieu et place de « Crédit Mutuel de Bretagne  », quoi qu’il en coûte, dans le seul et unique but de préparer l’indépendance de la banque bretonne, qui n’arrivera finalement jamais — la Banque Centrale européenne ayant écarté le dossier au cours de l’été 2020.

Arkéa bientôt exclue ?

Un choix irraisonné qui pourrait bien coûter cher à l’équipe. Car si les soupçons de dopage qui pèsent sur Nairo Quintana se confirment, c’est bien l’équipe dans son intégralité qui pourrait se voir sanctionnée en étant dans un premier temps exclu du Mouvement Pour un Cyclisme Crédible (MPCC) — comment un membre ayant eu recours au dopage pourrait faire partie d’une association qui a pour objectif de lutter contre cette pratique ? – puis de futures compétitions. Sur ce dernier point, tous les yeux sont tournés vers le Tour d’Espagne, la célèbre Vuelta, qui doit se dérouler du 20 octobre au 8 novembre 2020. Si les deux coureurs colombiens sont jusqu’alors autorisés à courir malgré les soupçons qui pèsent sur eux, un revirement de situation d’ici fin octobre est loin d’être impossible. Les fans de la petite reine gardent ainsi en mémoire l’exclusion des membres de l’équipe Festina en 1998. Côté partenaires, Arkéa est d’ores et déjà prévenue : Thierry Geffroy, le président de la société bretonne Samsic, principal sponsor de l’équipe, se dit prêt à se désengager dans le cas où les cas de dopage au sein de l’équipe se confirmeraient : «  comme on l’a mentionné dans tous nos contrats, on peut se retirer du jour au lendemain. Ça, c’est sûr  », prévient-il. Exclusion, fuite de partenaires, management dépassé… l’équipe Arkéa telle qu’on la connaît pourrait bien vivre ses dernières heures.

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