Après quatre matchs, l'équipe de France de Saint-André semble toujours au point mort. Avant le match au Pays de Galles, le 10 sport dresse un premier bilan.
Philippe Saint-André rêvait en secret d'un Grand Chelem pour son intronisation en tant que sélectionneur des Bleus. Un nul face à l'Irlande (17-17) et une défaite face à l'Angleterre (22-24) plus tard ont anéanti les espoirs de PSA. Philippe Saint-André va devoir essuyer ses premières critiques. Alain Penaud envoie le premier scud : « Rien n'a changé ! Nous sommes sur la lancée de la Coupe du monde. L'équipe de France fonctionne sur des individualités. C'est la raison pour laquelle il n'y a pas de régularité dans nos performance. Dans l'état d'esprit, je trouve qu'il y a même un retour en arrière assure l'ancien demi d'ouverture (32 sélections). Quand Lièvremont a pris les Bleus il y a quatre ans, il y avait de la fraîcheur dans l'esprit, le jeu et l'envie. Son staff avait de réelles intentions. Mais ils n'ont jamais réussi à les appliquer dans le contenu. Avec Saint-André, l'équipe de France est retombée dans un jeu restrictif. Il y a donc une régression. Mais ça ne m'étonne pas car à Biarritz et à Toulon (club entraînés par Saint-André et Lagisquet, son adjoint pour les arrières), l'occupation du terrain était la priorité. Et je ne pense pas que Yannick Bru (l'entraîneur des avants) ait la capacité à imposer un jeu toulousain... On ne sent pas de folie, de volonté d'aller vers un jeu plus ouvert. Il n'y a aucune prise de risque à l'approche de la ligne d'avantage. Pour faire partie des meilleures nations, on doit être capable d'imposer son jeu ! » Un sentiment partagé par Olivier Magne : « On est costaud dans les fondamentaux, mais ça ne suffit pas. Il y a un souci dans l'animation offensive. On manque d'efficacité. On manque de talents offensifs pour marquer des points. »
Une défense gruyère
Mais c'est surtout la défense qu'il faut montrer du doigt. L'équipe de France a encaissé sept essais en quatre matchs. Pour Olivier Magne (89 sélections), « l'équipe de France ne se replace pas assez vite sur les ballons de récupération. Elle a des difficultés à passer du statut d'attaquant à celui de défenseur. On est tout de suite en danger et on prend des essais. » Alain Penaud poursuit : « A force de donner des ballons à l'adversaire, ils finissent pas trouver des automatismes, des repères et des failles. »Pour le dernier match au Pays de Galles, Philippe Saint-André a tranché dans le vif en effectuant six changements. Dupuy, Mermoz et Malzieu sont les principaux perdants. « Pour tuer un mec, il n'y a pas mieux juge Penaud. Un staff a vocation a protéger ses joueurs. Mais pour masquer une incompétence dans le système de jeu, on a toujours tiré sur les joueurs et notamment le 9 et le 10. On est le seul pays à ne pas asseoir une charnière. On défonce le type parce qu'il a raté un match » s'emporte l'ancien ouvreur. PSA voulait gagner le Tournoi, c'est raté. Il a donc déjà basculé sur l'après. « Ce Tournoi est décevant. Une page va se tourner pour reconstruire lance Magne. On aurait pu penser qu'après son Mondial, cette équipe aurait eu un supplément d'énergie ou d'enthousiasme. Mais finalement, les joueurs ont lâché mentalement. » On oublie tout et on recommence !