Bastareaud fallait pas lenerver
La rédaction

Il était attendu au virage et a parfaitement su le négocier. Grâce à deux essais de buffle, Mathieu Bastareaud a démontré qu'il était indispensable à l'équipe de France, victorieuse de l'Ecosse à Murrayfield grâce à une partie bien maîtrisée.L’homme du match Mathieu Bastareaud. Et de loin. Attendu au tournant pour son retour en Bleu après l’affaire de la table basse, le trois quarts centre du XV de France a frappé fort d’emblée en marquant ses deux premiers essais sous le maillot bleu. Deux fois, superbement lancés, d’abord sur l’aile droite et ensuite sur la gauche. Sur cette dernière action, il a consommé deux défenseurs sur une feinte de passe pour Clément Poitrenaud avant d’aplatir ses 114kg en terre promise. Il fut remplacé par David Marty (71e). A noter également l’énorme prestation de Thomas Domingo, suppléant de Fabien Barcella au poste de pilier gauche.

La mauvaise nouvelle On connaissait la poisse de Jean-Baptiste Elissalde, on apprend à connaître celle d’Aurélien Rougerie, qui a pris deux tampons coup sur coup en début de match. Il a d’abord fait signe à son staff qu’il voulait rester sur la pelouse. Mais la douleur était trop forte (il s’est fait «électrifier»), Vincent Clerc le remplacera sur son aile gauche après… trois minutes de jeu !

La satisfaction La conquête. La touche française a su répondre grâce aux excellents lancers de Servat, le premier capté de manière impeccable par Ouedraogo. Plus globalement, les avants tricolores ont mis au supplice la première ligne écossaise et ce, dès l’entame de match. Des joueurs comme Harinordoquy, Domingo Papé ont été très présents au combat. La densité physique de Bastareaud a également pesé au milieu du terrain. Il a ftoutefois afllu attendre l’heure de jeu pour voir la première touche écossaise grattée par les Bleus.

Le jeu proposé Les Français se sont nourris de ballons de récupération sans faire le jeu (29 passes pour les Bleus contre 53 après 20 minutes de jeu) et ont scoré grâce à des contres bien sentis (Trinh-Duc, Bastareaud, Ouedraogo). A la pause, il n’en fallait pas plus pour mettre à mal une équipe écossaise ambitieuse (6-15), joueuse mais limitée sur les plans de la tactique et de la puissance. Les initiatives ont été plus remarquables en seconde période avec une réelle volonté d’enfoncer le clou mais avec peu de jeu au large, l'entonnoir étant privilégié par les avants (9-18.

La prestation de la charnièreBelle orientation de l’axe 9-10 sur le premier essai mais peu de jeu au pied d’occupation, la physionomie du match n’y prêtant pas forcément (score pris très tôt par les Bleus). Individuellement, François Trinh-Duc était à deux doigts d’inscrire le deuxième essai de la rencontre le long de la touche sur un contre après un joli dribbling mais il se fait plaquer à quelques centimètres de la ligne d’en but.

Morgan Parra a quelquefois eu du mal à expulser rapidement les ballons et s’est ainsi exposé à des dangers au ras (début du match et début de seconde période). Buteur intermittent du XV de France (à Clermont, c’est Brock James qui bute), l’ancien n°9 de Bourgoin avait mal entamé sa partie face aux poteaux en dévissant sa première tentative (à cause d’un vent latéral). Mais il s’est bien rattrapé par la suite pour finir à un total de 3/5. Il fut remplacé par Frédéric Michalak (71e).

La déception Benjamin Fall. Sans doute impressionné par l’enceinte mythique de Murrayfield, l’ailier bayonnais a manqué de mordant en phase défensive pour faire face à Sean Lamont. Il a donné l’impression de trop l’attendre et de ne pas savoir comment gérer son cas. En attaque, il a semblé disponible mais n’a été guère sollicité par ses coéquipiers en bout de ligne. Scène surprenante, en deuxième période, il est allé aplatir alors qu’il avait entendu le coup de sifflet de l’arbitre, ce qui lui a valu les huées du public écossais !