Pourquoi Deschamps a surclasse Blanc
La rédaction

Marseille-Bordeaux, c'était aussi le duel entre les deux coaches à la mode, Didier Deschamps et Laurent Blanc. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le premier a gagné la bataille haut la main. Pour plusieurs raisons.

Un pressing terrible
D'entrée de match, les Olympiens ont montré aux Bordelais que le moindre déchet technique ne pardonnerait pas. De Diawara à Brandao, tout le bloc marseillais, hyper compact s'est appliqué à évoluer très haut pour empêcher les Bordelais d'évoluer balle au pied. Ayant moins de temps que d'habitude pour poser le pied sur le ballon et le faire circuler, les Girondins ont fait preuve énormément de déchet. Plasil et Wendel ont été étouffés. Fernando est très peu monté. Seul Gourcuff, grâce à sa qualité technique au dessus de la moyenne, a tiré son épingle du jeu. Mais il était trop seul.

Une indiscutable domination athlétique
Diawara-M'Bia-Kaboré. Un triangle absolument infranchissable. Souverain dans les duels et dans les airs, les trois hommes ont coupé la relation privilégiée Chamakh-Gourcuff, et plus encore, privé le Marocain de son principal point fort, son jeu de tête en déviation. Ajoutez-y l'énorme détermination de Taiwo, qui a bouffé Plasil dans l'impact tout en l'obligeant à évoluer très bas, l'expérience d'un Cissé qui a récupéré une tonne de ballons, et enfin le point d'ancrage qu'a été Brandao, et vous voyez pourquoi Bordeaux, malgré Diarra, Ciani ou Sané, n'a pu rivaliser.

Coups de pied arrêtés, coup de maître
Quand Bordeaux va mal, et Bordeaux n'allait pas bien hier soir, il peut toujours s'en remettre aux coups de pied arrêtés pour sauver ses fesses. Sauf que les Marseillais ont parfaitement géré le problème. Jamais inquiétés, mis à part en fin de match avec Sané quand tout était plié, les Phocéens ont dominé dans la surface tout en ayant l'intelligence de couper le premier poteau, point fort des Bordelais. Cerise sur la gâteau, ce sont eux qui ont débloqué le compteur sur corner...
Un coaching brillant
L'entrée de Mathieu Valbuena a été le déclic pour une formation marseillaise qui ne trouvait pas la solution. Jusqu'alors, Bordeaux gérait plutôt bien le cas Niang mais Valbuena, par son entrée et son positionnement étonnant, au début, sur le côté gauche, a complètement détraqué le dispositif bordelais. Beaucoup plus attentiste, sur le reculoir, les Girondins ont plié face à la capacité de destabilisation du « Petit » et de Ben Arfa. Un pari gagnant pour Deschamps. Au contraire, Laurent Blanc a peut être manqué d'audace. Notamment en conservant Plasil qui était clairement en dessous de tout hier soir. Certes, il a fait le boulot défensif face à Taiwo. Mais en refusant de prendre le pari Gouffran, qui aurait obligé le Nigérian a descendre d'un cran, le Président a peut être commis une erreur. Une fois n'est pas coutume.
Les petites phrases qui tuent
« Il reste la référence en championnat en termes de collectif et de vécu, il faut s’en rapprocher en accumulant les matches » en conférence de presse d'avant-match. « On affronte le meilleur Bordeaux possible » juste avant la rencontre. Deschamps a fait dans le bon mot pour mettre la pression sur Bordeaux. Et c'est une totale réussite. Les Girondins n'ont jamais joué libéré et les Marseillais, bien plus mordants, ne se sont pas privés d'en profiter. Marseille a gagné la bataille du mental. Les petites phrases y jouent souvent un rôle prépondérant. Sur ce coup-là, en tout cas, c'est indiscutable.