José Anigo et Raymond Domenech ont le douloureux point de commun de n'avoir jamais rien gagné en tant que dirigeant. Le directeur sportif de l'OM pousse même le néant jusqu'à afficher un palmarès vierge comme joueur, contrairement à notre Raymond national.
1986 : finale de la Coupe de France La 69e édition de la plus prestigieuse des compétitions françaises reste le premier mauvais souvenir de José Anigo. Le 30 avril 1986, le défenseur latéral est titulaire sur le côté droit et doit se coltiner les montées de Patrick Battiston, son homologue des Girondins alors entraînés par un certain Aimé Jacquet. Abdoulaye Diallo ouvre le score sur penalty juste avant la pause mais Jean Tigana remet les deux équipes à égalité. Direction les prolongations, qui sacrent les Bordelais sur un but salvateur d’Alain Giresse (2-1). Anigo, qui dispute l’intégralité de la finale, sort du Parc des Princes les yeux mouillés et le cœur gros.
2004 : Finale de la Coupe UEFA En janvier 2004, Alain Perrin est limogé pour mauvais résultats et l’Olympique de Marseille choisit la solution interne pour le remplacer. José Anigo, en gérant ses troupes à l’affectif et en insistant sur l’amour du maillot, en impose. La méthode fait merveille en Coupe UEFA, où la bande à Didier Drogba terrasse tour à tour des clubs huppés comme Liverpool, l’Inter Milan et Newcastle ! Le 19 mai, à Göteborg, la finale face au FC Valence tourne au vinaigre suite au penalty et l’exclusion de Fabien Barthez (0-2). Anigo connaît alors sa défaite la plus douloureuse comme entraîneur.
2006 : Finale de la Coupe de France Remplacé par Philippe Troussier après avoir démissionné en novembre 2004, José Anigo assiste de loin au sacre du club phocéen en Coupe Intertoto en août 2005 face au Deportivo La Corogne (5-1). Il prend alors le poste de directeur sportif qu’il ne lâchera plus. Après avoir éjecté le Stade Rennais en demi-finale, l’OM retrouve son rival historique en finale, le PSG, au Stade de France. Pour leur première dans l’enceinte dionysienne, les Marseillais, sous la houlette de Jean Fernandez, déjouent. «On avait tellement envie de gagner le titre qu’on s’est pollué la tête, on l’avait peut-être joué avant. On a perdu normalement et on s’est rendu compte qu’on avait jamais eu la maîtrise dans le match», avoue Anigo. L’OM s’incline alors 2-1, sur des buts de Bonaventure Kalou et Vikash Dhorasoo, auxquels a répondu Toifilou Maoulida. Insuffisant.
2007 : Finale de la Coupe de France Les Phocéens retrouvent le SDF. Le 12 mai 2007, Albert Emon mène l’OM en finale de la compétition au Stade de France face à Sochaux. Grâce à un doublé de Djibril Cissé, les coéquipiers de Cédric Carrasso mènent deux fois au score mais s’inclinent aux tirs au but en raison des échecs de Toifilou Maoulida et Ronald Zubar (2-2, 5 à 4). Anigo commence à se considérer comme «chat noir» du club. «On a considéré qu’on avait la victoire dans la poche et on a laissé échapper les choses. C’est un peu dommage. Perdre une finale laisse toujours l’impression d’avoir travailler dans le vide», assure Anigo.
2010 : Finale de la Coupe de la Ligue Face à Bordeaux, José Anigo assure que l’Olympique de Marseille est plus serein que par le passé. L’expérience devrait faire le reste. Sauf qu’il ne peut plus désormais éviter le statut de chat noir qui commence à lui coller à la peau. «J’ai un parcours atypique, j’ai jamais rien eu de facile. Les finales, j’en ai perdu comme joueur, comme entraîneur et deux fois comme directeur sportif ! Je pense que là, c’est bon. On a fait le tour. J’espère que cette fois sera la bonne».