On est jamais mieux servi que par soi-même, dit un fameux proverbe. Jean-Louis Triaud et Laurent Blanc en ont appris un autre à leur dépens. « On est jamais mieux tué que par les siens. » Dicton signé Valbuena et Diawara.
Desfois, il y a de quoi passer de mauvaises nuits. Perdre une finale de Coupe de la Ligue, cela fait déjà assez mal. La perdre contre l'ennemi intime marseillais un peu plus. Et quand même les tous petits détails s'acharnent... Car les Girondins de Bordeaux doivent leur chute à deux hommes. Deux hommes qu'ils connaissent si bien. Souleymane Diawara, c'est l'homme dont on ne se souvient peut être pas assez sur les bords de la Garonne. L'homme que l'on a vendu au principal rival et remplacé par un Mickaël Ciani. L'homme qui passait du Patrick Sébastien dans les vestiaires girondins. L'homme qui n'enlève jamais ses gants mais surtout jamais son coup de boule ravageur. Enfin, et surtout, l'homme que l'on a oublié bien vite du côté de Bordeaux. Et Diawara n'aime pas qu'on l'oublie. Mathieu Valbuena, c'est un des rares loupés de la formation girondine, qui a profité à plein de ses Chamakh, Planus, Trémoulinas, Chalmé, Mavuba aussi... mais qui a su louper Valbuena. L'homme qui était trop petit pour passer pro. L'homme qui s'est révélé du côté de Libourne, la banlieue. L'homme qui a résisté à Deschamps qui lui aussi le trouvait (décidément) trop petit. L'homme que le centre des formations bordelais a oublié. Et lui non plus n'aime pas qu'on l'oublie. Et comme un dernier pied-de-nez, c'est Mathieu Chalmé, contre son camp, qui a inscrit le troisième but marseillais. Il joue à Bordeaux ? Oui, mais il y est revenu. Lui aussi, plus jeune, avait été oublié. Laurent Blanc aurait sûrement aimé qu'il l'oublie.