Montpellier retrouve les phases finales après une saison compliquée. L’entraîneur Fabien Galthié n’y voit que du bonus.
Montpellier s'est qualifié pour les phases finales du Top 14. Est-ce normal, une confirmation ou un exploit ? Je considère qu'on est toujours dans l'exploit. La première raison est que nous avons très mal démarré la saison. Entre la Coupe du monde et les blessés, il nous manquait entre 15 et 20 joueurs. C'est lourd.
Après 9 journées, vous ne comptiez que 14 points. Pensiez-vous que la qualification était impossible ? Non, mais avec des défaite à la maison devant Brive, Bordeaux-Bègles et Castres, ça faisait beaucoup. On se préparait à jouer le maintien. Puis on a réussi à remonter neuf places au classement. Ce que d'autres équipes comme Biarritz, Perpignan, le Stade Français ou Bayonne n'ont pas réussi. Et avec un effectif qui, ne l'oublions pas, jouait le maintien il y a encore deux ans. Mais l'équipe a toujours été solidaire, je n'ai jamais senti de distension.
On entend souvent que Montpellier, sans François Trinh-Duc et Fulgence Ouedraogo, ce n'est pas la même équipe. Vous confirmez ? Oui, parce que ce sont des joueurs de grands talents. Si j'en avais 20 dans mon effectif, leurs absences ne changeraient rien au rendement de mon équipe. Mais ce n'est pas le cas. L'équation est simple. A Toulouse ou Clermont, ils en ont 20 des Ouedraogo.
N'est-ce pas un peu péjoratif pour certains joueurs de votre effectif comme Mamuka Gorgodze ? On va dire que j'en ai trois. Mais les autres, ce sont des joueurs qu'on ne connaissait pas. Les Amorosino, Creevy, Nagusa, Fakate, Jgenti ou Tulou, ils se sont révélés cette année ou la saison passée. Ce sont des joueurs que nous avons développés car nous n'avons pas le choix. Notre masse salariale est d'environ 6 millions d'euros. Elle atteint presque le double pour d'autres équipes. Il faut trouver des idées et allé chercher des joueurs ailleurs pour rivaliser.
Galthié : "Difficile de retourner au Stade de France"
C'est votre seconde année à la tête de l'équipe. Est-elle plus forte que la saison passée ? Elle a un supplément de vécu et d'expérience. Elle a confirmé sa qualification de la saison dernière. Nous avons marqué 53 essais, ce qui nous place derrière Toulouse en attaque. Nous sommes la 5e meilleure défense. Les chiffres permettent de confirmer notre progression. Notre mêlée est forte. Nous sommes plus réguliers. Et il y a plus d'homogénéité que l'an dernier. Nous avons grandi ensemble.
Pensez-vous votre équipe capable de retourner au Stade de France ? Ce sera difficile. Si on fait mieux que la saison dernière, ce sera extraordinaire. Si on fait aussi bien, ce sera également extraordinaire. Si on perd, ce ne sera pas un échec.
Comme la saison passée, vous allez jouer votre barrage sur la pelouse de Castres... C'est toujours mieux de recevoir. Et Castres ne voudra pas revivre la même désillusion que l'an dernier. Ça nous complique un peu plus la tâche.
Que pensez-vous de cette équipe du Castres Olympique ? Ils sont réguliers au plus haut niveau depuis trois ans. Ça fait deux ans qu'ils reçoivent en barrages. Ce n'est pas un hasard. Ils sont toujours aussi performants en conquête, ils sont très puissants au sol et derrière, ils produisent un jeu propre et léché. C'est une équipe bien équilibrée. On sent qu'ils travaillent bien.