Parrain de Melvin Richardson, « fils de », pour la 10ème édition des Etoiles du Sport, Jérôme Fernandez a répondu à nos questions. Le capitaine de l’équipe de France de handball est notamment revenu sur les propos tenus par Yannick Noah sur le dopage.
Jérôme, pourquoi avoir choisi Melvin Richardson comme filleul pour ces Etoiles du Sport ? On se connaît depuis longtemps, via son père Jackson. C’est un clin d’œil par rapport à son papa qui a été une de mes idoles et qui a donné envie à notre génération d’être là où on en est aujourd’hui. Mais surtout, on m’en dit beaucoup de bien. Il est gaucher et au hand c’est très recherché. En plus, il est assez grand pour son âge donc je vais essayer de le briefer un peu pour le poste d’arrière (sourire).
En quoi est-il différent du papa ? Il est beaucoup plus sérieux dans la manière de gérer les journées. Jackson était beaucoup plus tranquille, au niveau des horaires notamment. Melvin est beaucoup plus structuré. Mais surtout, il a hérité de tous les gênes du papa niveau handball.
On a vu que tu avais déjà chaussé les skis. Ce n’est pas trop risqué à un bon mois de l’Euro 2012 ? Oui mais en même temps quand on a commencé à skier tôt comme moi, on maîtrise et on ne prend pas trop de risques. Dimanche, la neige était parfaite et la piste était quasiment déserte donc… C’est aussi ça l’avantage des Etoiles du Sport (rires). Pour se faire mal, il fallait le chercher quand même.
Surtout que ton sélectionneur, Claude Onesta, est là et te surveille du coin de l’œil… Oui mais il me fait confiance. Mon coach de Toulouse aussi m’a dit de faire attention. C’est pour ça qu’on n’a pas pris de risques. On s’est juste fait plaisir et on a passé un super moment.
Quelle va être votre technique pour réaliser l’exploit d’un 5ème titre consécutif en Serbie. Boire la potion magique évoquée par Yannick Noah ? (rires). J’ai passé huit ans en Espagne, je connais l’importance du sport là-bas. Sincèrement, ce n’est pas une question de nationalité. C’est surtout qu’il y a des sports qui sont plus sujets au dopage que d’autres, comme le cyclisme ou l’athlétisme. Je ne dis pas que tout le monde se dope dans ces sports là mais il y a beaucoup plus de cas révélés que dans les sports collectifs. Surtout, ce que n’a pas compris Yannick Noah, c’est qu’en disant ça il mettait un peu le feu sur l’équipe de France de handball, sur Sébastien Loeb, sur tous les grands champions français qui ont réussi et qui ont été meilleurs que les Espagnols. C’est dommage, il a sali l’image de certains sportifs français avec ses déclarations.
On parle souvent de guerre des égos dans le foot. Est-ce qu’elle existe dans votre équipe de France ? Oui, bien sûr, comme dans tous les groupes. Mais l’avantage qu’on a, c’est qu’on a gagné certains titres dans la difficulté. Du coup, on a compris que c’était quand même plus sympa de repartir d’une compète avec tous la même médaille, plutôt qu’il y en ait un ou deux qui soit reconnus à titre individuel et que les autres repartent avec une immense déception. Bien sûr que tout le monde essaie de prêcher sa parole et de dire : « C’est moi le meilleur ». On sait que tout le monde est important mais que personne n’est indispensable. Sur toutes les compétions qu’on a remportées, il y a toujours eu des blessés et des absents et on s’en est toujours bien sorti. Donc cette guerre des égo, on essaie de la mettre de côté.
Beaucoup de cadres ont en ligne de mire les JO 2012. Ce sera ta dernière compétition sous le maillot bleu ? Non ! A moins que le sélectionneur le décide (rires). Si c’était ma dernière compétition, ce ne serait pas très gênant. Mais je ne me suis pas posé de limite. Tant que j’apporterai au groupe sportivement et humainement je répondrai présent.