Marco Verratti a tellement ébloui son monde depuis son arrivée à Paris qu’il est impossible d’éluder son accident d’hier. Avec lui, cela se voit tout de suite. Et personne ne se prive de le souligner.
4 dans l’Equipe, 4 dans le Parisien, 4,5 pour la rédaction du 10 Sport. Oui, Marco Verratti a ce coup-ci déçu. En Ligue des champions, on avait laissé Verratti sur une partition quasi-parfaite face au Dynamo Kiev. Hier soir, face à Porto, cela a été tout le contraire. Ses dribbles remarquables pour se sortir de situations dangereuses se sont transformés en risques inconsidérés. Sa combativité de tous les instants s’est muée en manque d’impact flagrant dans les duels. Sa qualité de passe hors norme, enfin, s’est métamorphosée en un déchet technique que l’on ne lui connaissait pas. Un jour sans, tout simplement. Mais quand on est monté aussi haut, le retour de bâton est inévitablement proportionnel. Verratti peut mesurer aujourd’hui, en lisant les commentaires des observateurs, qu’on le surveille désormais de très près. Il y a d’un côté les avis plutôt bienveillants, ou tout du moins sobres. Rolland Courbis, sur RMC, lui pardonnerait presque son match sans. « Verratti joue à un poste très compliqué et exigeant et il joue tous les trois jours. Il est tout à fait logique qu’à 19 ans, il ait un coup de mou. » Un constat partagé, sans plus d’acharnement, par son collègue radio, Jean-Michel Larqué. « Verratti n’était pas dans l’esprit. »
Ménès envoie la sauce sur Verratti Mais tout le monde ne partage pas la thèse de l’accident. Le PSG en général et Marco Verratti en particulier n’a-t-il pas touché ses premières limites hier soir ? A savoir un PSG dominant la Ligue 1 mais n’ayant pas les épaules internationales... Pour Daniel Riolo, en tout cas, cela y ressemble. « Le milieu parisien qu’on voit si beau en L1 est mangé par celui de son adversaire. » Mais Verratti n’a pas encore fini d’en prendre pour son grade. Pierre Ménès, déjà critique avec lui après le match à Lille, a vu hier soir l’occasion parfaite d’en remettre une petite couche. Et forcément, sur son blog, ça fait mal. « Il faut que les Parisiens arrêtent de se la péter ! Face à une équipe qui joue haut, avec des joueurs qui vont vite, les tricotages devant la surface, ça ne passe pas. Vous vous doutez que je vise plus particulièrement Verratti. Je ne vais pas remettre ça sur le petit Italien ni me gausser de ce que j’avais dit après son match à Lille. Mais… c’est bien ce que je craignais : quand le niveau de l’adversaire s’élève, que le pressing est plus haut et plus intense et qu’il a moins de temps pour s’organiser, le « nouveau Pirlo » n’y arrive plus. » Pour évacuer ces critiques et démontrer aux plus féroces qu’ils se trompent, Verratti aurait grand intérêt à réussir un grand clasico, dimanche soir. Porto pourrait alors se ranger dans le plus confortable tiroir « accident de parcours. »