Mourinho : « Je ne veux pas que mes joueurs croient que je suis patient »
La rédaction

La presse étrangère profite de la trêve internationale pour publier de longues interviews des entraîneurs. Après Carlo Ancelotti hier dans La Gazzetta dello Sport, c’est José Mourinho qui s’épanche dans As. En voici les meilleurs passages.

Le début de saison ? Pas un souci

José Mourinho a fait une sortie fleuve dans le journal madrilène As. Il s’y montre toujours aussi à l’aise, sauf quand il faut évoquer le cas Ronaldo. « C’est un problème que je ne peux ni ne dois évoquer. Je vous en prie, ne posez plus cette question.» a-t-il déclaré à nos confrères. Aujourd’hui, étant donné le début de saison délicat de son équipe en championnat, il lui a été demandé si la Maison Blanche n’avait pas les yeux tournés uniquement sur la Ligue des Champions. « Je peux assurer que ce n’est pas le cas. J’ai fait comprendre aux joueurs que s’ils voulaient être candidats à la victoire en coupe d’Europe, ils devaient être au top niveau toute la saison. S’il y en un qui se préserve en championnat pour la Champions League, il ne jouera pas » a précisé The Special One. « Nous ne pouvons viser un ou deux gros événements dans la saison. Pour être au plus haut niveau en Champions League, il faut l’être aussi en championnat et en coupe. » Un Mourinho au management ferme, sans concession, qui veille à ce que tout fonctionne. « J’analyse tout, tout ce qui a un rapport avec les joueurs, avec l’équipe. »

Alors pourquoi ce démarrage compliqué ? Mourinho s’est voulu rassurant : « Toutes les équipes qui ont eu beaucoup de joueurs à l’Euro ou aux Jeux Olympiques ont eu un début perfectible. Toutes les équipes qui n’ont pas pu faire une pré saison complète ont des difficultés. » Avant que son naturel ne reprennent le dessus. « Je dois avoir un peu de patience. Même si je ne veux pas que mes joueurs croient que je suis patient, pour qu’ils ne se relâchent pas

Un calendrier international à peaufiner

Des joueurs sollicités par leurs sélections, et amenés à faire plusieurs voyages transcontinentaux. A ce sujet, Mourinho dévie un peu de la pensée classique du coach de grand club qui peste de voir ses joueurs aller avec leur équipe nationale. « Je ne suis pas contre parce que je comprends que les sélections ont une importance sociale, une part d’émotion, un sentiment d’appartenance à un pays que nous devons respecter. » Selon l’ex-entraîneur de Chelsea et de Porto, il faut plutôt trouver un équilibre et limiter, voire interdire, les déplacements intercontinentaux durant la saison des clubs. « Vous pouvez jouer ces matchs-là en juillet, juste après la saison des clubs, propose-t-il. C’est le moment idéal d’aller en Asie ou en Afrique. C’est une question de bonne volonté entre les fédérations et les clubs qui paient les joueurs. » Etonnant, lorsque l’on sait que les saisons longues des meilleurs équipes raccourcissent les vacances des joueurs. Mais attention, la position « pro sélections » de Mourinho n’a rien à voir avec sont désir de devenir entraîneur national. Il a encore trop « besoin d’entraîner 400 fois par an et diriger 70 matchs. » A bientôt 50 ans, il ne se sent absolument pas l’âme d’un coach occasionnel.

Kakà sera utile, et Modric magique

José Mourinho a donc encore l’envie de rentrer dans la légende du coaching, et pour cela, il a apporté deux retouches à son effectif avec les renforts de Modric et Essien au sein un effectif déjà pléthorique. Il a d’ailleurs insisté pour recruter le meneur de jeu Dalmate car c’est un joueur qui « s’intégrera dans le vestiaire, et les supporters de Madrid l’adoreront. Il a de la discipline et du talent. C’est un joueur d’équipe, de projet commun. Et il a une qualité de passe magique. Il aidera à gagner. » Un Mou dithyrambique envers son prodige venu de Tottenham. Et très diplomate avec un Kakà qui sera au moins présent jusqu’en janvier. Selon le coach du Real Kakà est arrivé avec des problèmes physiques. « Mais l’année dernière il a eu de très bonnes périodes, notamment lors de la blessure de Di Maria. La fatigue, les cartons, l’effectif un peu court, il aura des opportunités » assure le double champion d’Europe. Il est même convaincu que quand viendra ce moment, Kakà répondra et aidera Madrid. La vie au Real ne sera jamais un long fleuve tranquille. Et c’est sans doute pour ça que José y a signé.

Ryad Ouslimani