Si les gros clubs de Serie A sont peu à peu privés de stars, c’est que leur marge de manœuvre financière s’affine de saison en saison. Les comptes sont plus que jamais dans le rouge et les feux verts pour des transferts énormes ne font plus partie de leur feuille de route.
Colère, indignation, incompréhension… Autant de termes appropriés pour décrire les sentiments actuels des supporters du Milan AC, qui n’acceptent pas les départs de leurs idoles au PSG. Le coupable : Adriano Galliani ! Mais le président lombard serait certainement adulé si les tifosi connaissaient l’état des comptes des clubs de Serie A.
Ventes forcées Car la situation financière des clubs italiens est bel et bien dramatique. Pour preuve ces chiffres révélés par La Gazzetta dello Sport, qui révèlent un déficit du Milan AC de près de 70M€ depuis 2 ans ! On comprend mieux l’opération dégraissage entamée par Galliani, qui n’avait pas souhaité prolonger les luxueux contrats des Gattuso, Seedorf, Van Bommel, Inzaghi, Zambrotta, Flamini… Sans parler du cas de David Beckham.
Il n’était plus question de poursuivre l’aventure sur le même train de vie. Ainsi, les ponts d’or de Zlatan Ibrahimovic et de Thiago Silva ne pouvaient plus être assumés alors que les salaires des fuoriclasse du monde entier grimpent à n’en plus finir grâce aux chéquiers qataris, russes, chinois ou américains. Et malheureusement pour la Serie A, le Milan AC est loin d’être le seul déficitaire.
Inter, même combat Alors qu’ils voyaient leur formation en pleine ascension remporter le Scudetto 5 fois de suite, les dirigeants de l’Inter constataient en même temps la chute libre de leurs finances, et ce jusqu’à aujourd’hui (c’est dire si les salaires étaient élevés). 86,8M€, c’est le montant du déficit de l’Inter en 2011 ! Et le chiffre a pourtant baissé puisque le solde négatif atteignait la barre des 200M€ en 2007.
C’est pourquoi l’offre de l’Anzi Makhachkala (28M€) pour Samuel Eto’o était apparue comme une bouffée d’air frais. Mais l’Inter s’étant embarqué dans un courant sportif sans résultat, le déficit ne devrait pas être comblé avant quelques années, sauf en cas de départ de ses stars, comme celui de Lucio vers la Juventus.
La Juve n’y échappe pas La Vieille Dame est quant à elle mieux gérée, mais elle n’échappe pas pour autant à la spirale négative. Alors qu’elle affichait des comptes positifs en 2009 après avoir adapté son niveau de vie à celui d’un pensionnaire de Serie B, la Juve est ensuite reparti à la chasse au Scudetto, s’offrant au passage Alessandro Matri (15M€), Fabio Quagliarella (10M€), Milos Krasic (15M€) ou encore Leandro Bonucci (15M€). Résultat, la Juventus affichait un déficit de 95 millions d’euros en 2011 !
Un an plus tard, le titre de champion devrait donner plus de saveur à une note plus que salée. Quoi qu’il en soit, la Juve, comme les deux hôtes de San Siro, ont pris pour habitude de vivre au-dessus de leurs moyens. Mais ils ne pourront pas pour autant s’aligner sur les offres d’une concurrence désormais hors de portée, d’où la complexité des négociations actuelles…
Eric Bethsy