Bonne nouvelle : vive la France ! Nous ne sommes pas encore champions du monde mais on a l'Euro 2016.
Ce matin, avant que le comité exécutif de l’UEFA ne désigne le pays organisateur, on a eu droit à un moment solennel où les plus grands sont montés sur scène. Enfin les plus grands, soyons raisonnables…
En maître de cérémonie, le petit Nathan. Une petite tête blonde d’une dizaine d’années. Il engage, avec un cheveu sur la langue attendrissant, un dialogue avec ce vieil homme, Jean-Pierre Escalettes, qui lui n’a plus un cheveu sur le caillou. La mise en scène est parfaite. Il fallait émouvoir en évoquant la nostalgie de l’enfance. Jouer la carte du passé : un passé que Zizou nous a rappelé avec une douce mélancolie dans les yeux.
Ce scénario m’a évidemment fait me souvenir de « l’école des fans ». Et là je me suis dit, peut-être qu’il y a moyen de rigoler. Je m’imaginais le petit déraper et balancer du dossier. J’attendais des révélations… Du genre : une partie à trois entre Escalettes, Thiriez et Zahia.D ! Ou apprendre qu’Adriana Karembeu voyait en douce, tard le soir, l’ami Platoche !
Mais non, rien à se mettre sous la dent. D’un ennui cette cérémonie… Même notre DJ français le plus hype, Martin Solveig, n’a pas pu me retenir devant l’écran. Mais j’ai résisté… jusqu’à la montée de notre «omniprésident», le petit Sarkozy.
Et là, ça a tourné au comique… Enfin je savais que j’allais me marrer ! Il a attaqué fort d’entrée de jeu. «En France, nous avons des valeurs : notamment le fair-play». Sur ce coup je prends le pari qu’au moins un millier d’Irlandais se sont ouverts une veine.
Puis, il a continué dans le pathos en promettant en France «un football familial débarrassé de la violence et du hooliganisme». Tandis qu’auparavant, Escalettes promettait lui aussi un Euro 2016 apaisé… Pour ça l’UEFA peut être rassurée, on a vu cette année à quel point les pouvoirs publics faisaient régner la sécurité hors des stades.
Ensuite, évidemment, pour cet événement, il ne pouvait pas s’abstenir de prononcer le mot-clé, celui qui a tenu en haleine l’Europe durant une année entière : la crise. «Le sport en réponse à la crise». Le football sert souvent la cause politique. Ainsi, il a pu mettre en exergue l’ambition française qu’il représente : l’Euro 2016 ou un investissement sur l’avenir…
Sarko est apparu serein et confiant. Il était sûr de gagner aujourd’hui. Rien de plus normal en réalité… Il ne faut pas oublier que pour notre Président, la Turquie ne fait pas partie de l’Europe. En cas d’échec, il aurait dénoncé un vice de forme.
Pour conclure, à bas le cynisme ! Je vais oublier la forme et me contenter du résultat. En 2016, j’aurais peut-être le privilège de voir l’Israël de Luis Fernandez jouer contre Chypre, l'Estonie ou le Monténégro au Stade de France. Et ça, c’est une chance qui n’est pas donnée à tout le monde !