Pour José Anigo, Jean-Michel Aulas pourrait bientôt aller brûler quelques planches de son talent. La question est de savoir dans quelle pièce : Tartuffe, Le Malade imaginaire, Dom Juan ?
Comme d’habitude, l’«Olympico» a été lancé au poil. Après les déclarations de Jean-Michel Aulas concernant l’arbitrage, José Anigo a cru bon de réagir en mettant une petite charge au président lyonnais. «Aulas, ça fait des mois qu’il pleure, a avoué Anigo. C’était quand les résultats n’étaient pas bons pour son club. Maintenant que ça va mieux, il semble avoir plus d’humour. C'est sur les planches d'un théâtre qu'il devrait aller».
L’idée d’Anigo n’est pas si farfelue qu’elle n’y paraît. En vérité, JMA, on le verrait bien enfiler des collants pour faire parler sa verve en brûlant quelques planches dans des pièces d’un autre temps. Veuillez d’ailleurs passer outre notre patriotisme et nos idées dépassées puisque nos choix se porteront uniquement sur des pièces de Jean-Baptiste Poquelin, notre Molière national. Que les grands hommes de théâtre contemporains tels que Pierre Arditi, Michel Leeb, Alain Doutey et Grégory Basso (si, si, en 2004 dans la pièce «On tire bien sur les lapins) nous excusent donc de ne pas les avoir choisis comme référence dans ce qui va suivre.
Dans quelle pièce Aulas pourrait-il jouer le rôle principal ? Voici nos propositions :
Les Fourberies de Scapin : Coutumier des belles paroles, des gestes dignes de la Comedia dell’arte, JMA se sentirait comme un coq en pâte dans cette pièce fortement influencée par la comédie italienne. Dans le rôle de Scapin, simple valet fourbe à la limite du troubadour, Aulas pourrait dépoter grave.
Dom Juan : Beau gosse JMA ? En damoiseau, pourquoi pas. Peu adepte du jogging molletonné, toujours tiré à quatre épingles et souvent cravaté dans des tons saillants, Aulas peut tomber les femmes comme d’autres tombent les mouches. Avec Jean-Mimi comme play-boy, la pièce (en cinq actes) se découperait comme suit : Séduction, pourparlers, étreinte, discorde et séparation. Comme dans le foot, ça se passe toujours comme ça avec lui.
Le malade imaginaire : Son médecin référent ne dira pas le contraire. Diouf, Dassier ou Anigo non plus. JMA est un accroc de la carte vitale, qu’il confond parfois avec sa carte bleue (voir plus bas). Un vrai Argan des temps modernes. Jamais content, il est atteint de «plaintite aigüe», qui peut alors prendre différentes formes : jérémiades, gémissements ou claque (voir cf Arles-Avignon). Heureusement, son sourire vissé aux lèvres le sauve.
Tartuffe (ou l’Imposteur) : «Hypocrite, pique assiette, faux dévot». Voilà comment est défini Tartuffe et comment pourrait aussi l’être Aulas. Hypocrite : lorsqu’il dit que l’OM est favori pour l’«Olympico» alors que l’OM pourrait jouer sans sa charnière centrale Mbia-Diawara ! Pique assiette : ne le voit-on pas régulièrement s’inviter à la table de Paul Bocuse à Lyon ? Et enfin, faux dévot : par définition, le dévot manifeste un attachement sincère aux pratiques religieuses. JMA avait son Dieu, son mentor à lui, mais il l’a dépassé : Bernard Tapie.
L’Avare : Avec Harpagon, on aurait pu tenir un bon rôle pour Aulas. Mais celui-ci est finalement aux antipodes du président de l’OL, qui a pris l’habitude de dégainer son chéquier au moindre caprice. Les cas Bastos (18M€), Lisandro (24M€), Gomis (13M€) et même Lovren (9,5M€) sont là pour prouver que JMA n’est pas une pince. Pourquoi ne pas accepter d’interpréter Harpagon dans un rôle à contre-emploi pour démontrer un certain talent théâtral ? La critique verrait ça d’un bon œil. Et nous, on se marrerait bien.