Désormais devenu l’un des clubs les plus importants d’Europe grâce à ses stars venues de l’étranger, le PSG semble pourtant en contradiction avec l’essor du Front National lors des Municipales. Illogique pour le chroniqueur politique Jean-Michel Apathie.
Quelques jours seulement après les élections municipales et la montée en puissance du Front National, un débat se pose sur l’image du Paris Saint-Germain en France. Les joueurs étrangers représentent une très grande majorité de l’effectif parisien et pourtant, la cote de popularité du club ne cesse de grimper en flèche depuis l’arrivée des propriétaires qataris. Chroniqueur à RTL et sur Canal +, Jean-Michel Apathie cherche à comprendre le décalage entre cette progression du FN et cet engouement important autour du PSG.
« SANS LES ÉTRANGERS, LE CLUB N’EN SERAIT PAS LÀ »
« Toute la France est derrière le Paris Saint-Germain, qui affronte Chelsea à Londres. Toute ? On trouvera bien sûr des irréductibles Marseillais, Lillois ou Lyonnais qui ne souhaitent pas la victoire du PSG. Mais objectivement, des millions de Français seront derrière le club de la capitale. Ils espèrent même qu’il soit champion d’Europe. Pourtant, qu’y a-t-il de moins Français que le PSG aujourd’hui? Les capitaux viennent du Qatar. Les joueurs sont suédois, uruguayens, brésiliens, italiens… Sans les étrangers, le club n’aurait pas le vent dans les voiles comme aujourd’hui. Cela met à nue les contradictions avec lesquelles nous vivons en France. »
APATHIE TACLE LE FN
« Dans Le Monde daté de ce jour, le président de l’Assemblée nationale, ClaudeBartolone, appelle à résister à l’Europe libérale. Très bien ! Mais y a-t-il plus spectaculaire représentation de l’Europe libérale que ce PSG ? Je ne crois pas. Idem pour le discours du Front national, qui ne jure que par la patrie. Le FN va-t-il dire à ses électeurs de cesser de supporter ce PSG qui a la représentation la plus parfaite du cosmopolitisme, que le parti dénonce. Prenez ce ministre, qui clame qu’il faut produire français, penser français, coucher français. Celui-là récusera-t-il le PSG le jour où le club sera champion d’Europe ? Non. Nous vivons avec une représentation mentale et théorique du monde qui ne correspond pas à la réalité à laquelle nous sommes confrontée, et que nous aimons. Cela vire à la schizophrénie et à la souffrance. »