Au-delà des qualités intrinsèques du groupe nordiste, qui a battu l'OM deux fois cette saison, le calendrier a toujours joué en défaveur des Marseillais avant d'aller dans le Nord. Ce n'est pas tout.Calendrier délicat : Euphorie embarrassante 28 novembre dernier : Premier affrontement de la saison entre les deux équipes. L’OM sort d’un match nul très prometteur à San Siro face au Milan AC, avec un but de Lucho et un milieu de terrain hyper compact comme points positifs. Dominés, les Marseillais tiennent le coup (Mandanda sauve un penalty) mais s’effondrent dans le temps additionnel sur une tête d’Eduardo. Dur. «Le nul aurait été mérité, se rappelle Edouard Cissé. Ils ont eu plus de caractère que nous à ce moment-là. On avait aussi joué en coupe d’Europe juste avant. Là, on s’est bien reposé, et on va essayer d’inverser le scénario». Les Marseillais n’étaient pourtant guère fatigués pour la deuxième manche en 16es de finale de la Coupe de France, le 10 février. Transcendés par un succès sur VA (5-1, le plus large de la saison en Ligue 1), les Phocéens déjouent et sont menés de trois buts à l’heure de jeu avant de s’incliner lourdement (3-1). A chaque fois, donc, l’euphorie leur a joué un vilain tour. Jamais deux sans trois ?
Effectif chamboulé : Charnière centrale pas fixée A leur décharge, les Marseillais ont été chamboulés à chaque fois dans leur onze type. En championnat, Bocaly (d’ailleurs assez décevant), Hilton et Morientes étaient titulaires. En Coupe de France, M’Bow, Kaboré et encore Hilton et Morientes avaient été testés d’emblée avec de grosses difficultés respectives. «On ne peut pas inscrire le match de Coupe de France dans le même contexte, coupe Fabrice Abriel. Il y avait eu un chamboulement d’effectif. C’était à part, un match de Coupe». De son côté, Mandanda, de retour de blessure, avait produit son plus mauvais match de la saison. De plus, la charnière centrale de l’OM Diawara-Mbia, gros point fort du groupe, n’était pas encore fixée à cette époque.
Vélodrome : Un peu comme Bollaert «On a perdu deux fois mais c’était chez eux, souligne Mathieu Valbuena. Là, ce sera à domicile». Dans l’esprit, «Petit Vélo» n’a pas tort mais les statistiques ne donnent pas un avantage très développé aux Marseillais. Sur les dix dernières rencontres jouées par les deux équipes au Vélodrome, les Lensois se sont imposés 3 fois (la dernière en 2006-2007 sur un penalty d’Aruna) et y ont récolté 3 matches nuls. «A l’extérieur, on est assez intéressant», confirme Yohan Demont.
Lens sait comment jouer l’OM : Motivation naturelle Le discours affirmant que chaque équipe est surmotivée avant d’affronter l’OM se vérifie particulièrement pour Lens. Depuis le début des années 2000, les Sang et Or sont devenus LA véritable bête noire des Phocéens. Sur les dix dernières confrontations toutes compétions confondues, le bilan est éloquent : 4 victoires, 4 nuls 2 défaites pour les Nordistes ! «Quand on affronte Marseille, on est toujours motivé. Ça vient tout seul, assure le milieu de terrain Adil Hermach, dans les colonnes de La Voix du Nord. Les Marseillais sont encore sous l'euphorie de leur victoire en Coupe de la Ligue. Peut-être auront-ils un excès de confiance face à nous. Franchement, on a un bon coup à jouer. Prendre trois points serait exceptionnel. Un résultat nul serait déjà un bon résultat».
Issam Jemaâ : Atout maître Lens est l’une des moins bonnes attaques de Ligue 1. En Coupe de France, les carences offensives avaient été gommées pour l’occasion. Du mouvement, des décalages, des intervalles magnifiées par la prestation d’Issam Jemaâ, auteur d’un doublé et virevoltant dans le jeu. Mais malgré des joueurs offensifs de talent, le RCL est et reste l’une des plus mauvaises attaques de Ligue 1 avec 27 buts marqués (Marseille en a inscrit 50). «C’est sûr que si on avait un mec qui mettait sept, huit buts, ce serait intéressant. Maintenant, on a pas mal de joueurs qui ont quatre, cinq buts à leur actif, cette saison, en championnat», confie Yohan Demont sur le site officiel du club. Les défenseurs marseillais, qui ont réussi à bloquer des pépites comme Chamakh ou Lisandro coup sur coup, semblent enfin armés pour faire parler leur herméticité.