Habituel pensionnaire de CFA 2, Fabrice Apruzesse a foulé les pelouses de Ligue 1 pour la première fois de sa carrière, dimanche, lors de la défaite à Bordeaux (0-1). Un rêve pour ce chauffeur-livreur, qui a cependant provoqué des moqueries. Le Marseillais a donc tenu à répondre à toutes ces critiques.
« J’en ai pleuré » Un quart d’heure de gloire. Voilà ce qu’a connu Fabrice Apruzesse, dimanche dernier, au Stade Jacques-Chaban-Delmas. Pour suppléer Mathieu Valbuena, blessé, Elie Baup a choisi de lui donner sa chance au détriment de Florian Raspentino. Un choix audacieux qui n’a pas eu l’effet escompté mais qui a ravi le principal intéressé. « J’en ai pleuré. Quand on est petit et qu’on commence à jouer au football, on rêve de porter un jour le maillot de l’OM, confie Apruzesse à La Provence. J’ai toujours eu espoir que cela se produise et là, j’ai réalisé le rêve de ma vie. Peu importe la suite, c’est une immense fierté d’avoir porté le maillot de l’OM en Ligue 1 (…) J’en ai eu des frissons car je suis un fan de l’OM. Je suis toujours allé au stade pour voir jouer les pros. Là, c’était moi sur la pelouse. »
« Beaucoup aimeraient être à ma place » Entré en jeu à la 75ème minute, le chauffeur-livreur n’a touché qu’un petit ballon. Malgré une belle volonté, il n’a pu empêcher les moqueries sur les réseaux sociaux. « Abdallah-Apruzesse, tous les chauffeurs-livreurs peuvent déposer leur CV à Marseille », « un Big Mac pour Gignac, une saucisse pour Apruzesse », « à Bordeaux, Rémi Gaillard s'est fait passer pour un remplaçant de l'OM. » Autant de railleries qui font désormais marrer le joueur de la réserve olympienne, mais qui l’ont touché au début. « Je ne pensais vraiment pas qu’on parlerait autant de moi. En plus, je ne comprends pas certaines critiques, même si maintenant, ça me fait plus rire qu’autre chose, explique-t-il. Surtout qu’il y a eu beaucoup de gens qui m’ont félicité, qui m’ont dit que j’étais devenu un exemple pour les jeunes qui évoluent en amateur. Certaines choses m’ont touché au début, que ce soit moi ou ma famille. Mais je n’y fais plus attention. Il y a une part de jalousie. À Marseille ou ailleurs en France, beaucoup aimeraient être à ma place. » Même s’il n’est pas sûr de rejouer en Ligue 1 de sitôt, Fabrice Apruzesse est un homme heureux. Et ce ne ne sont pas les critiques qui lui feront oublier cet instant magique qu'il a pu vivre.
Par Thomas Figueiredo
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