Le président Labrune brille par sa discrétion ces dernières semaines. L'Olympique de Marseille ressemble de plus en plus à un vaisseau fantôme…
Vincent Labrune se fait toujours aussi rare à la Commanderie, où son bureau reste désespérément vide. Au plus fort de la crise, on s'attendait à le voir occuper un peu plus le front médiatique comme l’aurait fait n'importe quel autre président, même s'il était bien présent lors du dernier face à Nancy (1-0)… Un directeur sportif en quarantaine, des dirigeants intermittents, le vaisseau olympien continue de naviguer en eaux troubles avec le seul DD à son bord, en guise de capitaine, faisant face aux questions les plus embarrassantes. Comme celles concernant les supporters la semaine dernière : « Les entraînements ont été fermés au public, ce n’est pas de mon ressort… Une décision a été prise en réunion, je n’ai pas à la commenter, on s’adapte, c’est tout. Moi je suis entraîneur, je ne suis pas Dieu le Père. Je gère ma communication, j’ai des obligations envers vous avant et après les matchs, voilà, je fais mon boulot. » On est bien loin de l’attitude d'un manager à l'anglaise, que le Basque rêvait de devenir à Marseille.
Lucho, l'erreur fatale Quoi qu'en disent les deux protagonistes, la fracture est aujourd’hui visible à l'œil nu. Si la tension est de plus en plus perceptible, elle date en fait de cet hiver. Fort d'un cycle vertueux et d'une série qui remet l'OM sur les rails et le place comme un potentiel candidat au podium, Didier Deschamps aspire non seulement à conserver son effectif mais aussi à recruter un attaquant de pointure internationale au cours du mercato. Il sera perdant sur tous les tableaux : l'épisode Borriello le désole et le départ « subi » de Lucho fin janvier (vendu pour une poignée de figues) lui donne le coup de grâce : « Je suis ravi Monseigneur », ironise-t-il alors. La confiance qu'il portait jusque-là à Vincent Labrune et l'avait poussé à défier le tout puissant José Anigo en octobre, s'étiole… Petit à petit, DD comprend que son président est en train de le « lâcher ». À ce jour, l’exil de l’Argentin à Porto n’est toujours pas digéré, ni par Deschamps, ni par l'OM d’ailleurs, qui n'a gagné qu'un seul match de Championnat depuis, le dernier en date : « Ce sont les chiffres, les statistiques… Que voulez-vous que je vous dise ? Le constat est là, je l’ai remarqué moi aussi », glisse le coach olympien, sans s'étaler, mais avec un sourire amer coincé au bord des lèvres qui en dit bien plus long qu’un discours fleuve…
Aucune sanction pour Mbia Dans une interview accordée à Téléfoot il y a quelques jours, Stéphane Mbia, lui, formule tout haut ce que Didier Deschamps ne peut exprimer publiquement : « On n’a pas d’effectif ! Je ne veux pas pointer du doigt mes dirigeants, mais dans un club comme l’OM, on se doit d’être présent sur tous les tableaux. On a perdu de très grands joueurs : Gaby Heinze, c’est l’exemple type, Lucho c’est pareil… Il fallait tout faire pour les garder. » Le joueur camerounais, blessé à la cuisse depuis, ne sera ni sanctionné ni réprimandé pour cette saillie. « Il a un contrat financier avec le club, pas avec moi. Entre nous, c’est un contrat moral », se contentera de commenter Deschamps, qui refile la patate chaude. Mais à qui ?
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