Auteur d’une première partie de saison remarquable, Montpellier se classe désormais parmi les candidats plus que sérieux à l’Europe. Mais peuvent-ils accrocher la Ligue des champions ?
« Je n’ai jamais fixé l’Europe comme objectif, clame Louis Nicollin. J’ai dit que je serais content si on finissait entre la 7e et la 10e place. Après si on termine plus haut, ce n’est que du bonus. » Sauf qu’au vu de leur parcours et de leur actuelle deuxième place au classement, les hommes du président montpelliérain ne peuvent plus se cacher. Et ne pas terminer européen sonnerait comme un demi-échec.
Entre réalisme et espérance
Si la phase aller a révélé une équipe solide, joueuse et diablement prolifique, le mois de décembre, avec un seul point pris lors de leurs trois derniers matchs, a fait redescendre le club héraultais du petit nuage sur lequel il trônait. A l’aube de la deuxième partie de saison, Montpellier navigue donc entre réalisme et douce espérance. « Cette année, on a vraiment un groupe de qualité, complet, homogène mais c’est délicat de se projeter à six mois et de prétendre à quoi que ce soit, tempère Philippe Delaye. Il y a beaucoup d’équipes qui sont revenus dans la course et la plupart d’entre elles vont se renforcer cet hiver. » « La Ligue des champions ? L’ensemble de l’équipe, du staff, du club, l’espère forcément, assure Bruno Carotti, le directeur sportif. On a un groupe de talent, mais les grosses cylindrées reviennent fort. »
Pas au niveau des gros ?
Plus que de croire en son potentiel et sa bonne étoile, Montpellier craint surtout ses concurrents directs. La qualité et la quantité supérieures de leurs effectifs et leur expérience du sprint final. « Je ne les vois pas terminer dans les trois premiers, soutient ainsi Alex Dupont, le coach brestois. Les autres avancent vite, Marseille revient fort. Toutes les grosses équipes sont là désormais et je ne pense pas que Montpellier puisse suivre la cadence imposée par le PSG, Lille, Lyon et Marseille. »
Belhanda et Saihi, absences rédhibitoires ?
D’autant que la CAN et la perte de quatre de ses joueurs majeurs (Belhanda, Saihi, Camara et El-Kaoutari) risque de pénaliser davantage Montpellier que ses adversaires dans la course à l’Europe. « Perdre des joueurs de cette qualité, qui amènent un vrai plus au groupe, c’est toujours très dommageable. Mais il y a des joueurs qui vont avoir une carte à jouer. Notamment les jeunes », glisse habilement Carotti. « La CAN c’est embêtant mais ça ne nous fait pas peur, prévient de son côté Loulou Nicollin. Il y a des remplaçants et des jeunes qui vont avoir l’occasion de se montrer et de prouver qu’ils ont le niveau. »
Eviter de se prendre au sérieux
Loin de partir battu, le club héraultais devra donc miser sur ce qui a fait sa force depuis le début de saison pour espérer accrocher l’Europe. « Il va falloir rester au même niveau voire le hausser encore un peu plus et continuer à croire à ce que l’on a fait, avance Carotti. Il faut garder les mêmes ingrédients : simplicité, humilité, volonté. » Pour le président Nicollin, il faudra aussi éviter de se prendre au sérieux : « Il faut qu’on joue décontracté et surtout qu’on ne fasse pas attention à la place qu’on occupe parce qu’on ne la conservera pas. » Mais pour accrocher l’Europe, Montpellier devra surtout compter sur la même efficacité d’Olivier Giroud. « S’il a envie d’aller à l’Euro, il ne va pas falloir qu’il se relâche », met en garde, plein d’espoir, Louis Nicollin.
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