Tulio De Melo aura certainement un jour son nom au Panthéon des grands blessés. Mais pour Lille, le Brésilien est surtout un poids mort depuis son arrivée en août 2008.
S’il était né en France, Tulio De Melo se serait certainement appelé François Pignon, tellement la malchance semble s’acharner sur lui. Sauf que pour l’attaquant brésilien et son club de Lille, le scénario n’a rien de comique. Sorti au bout de 25 minutes contre Brest, il y a dix jours, Tulio De Melo souffre d’une rupture totale du tendon des ischio-jambiers qui va encore l’éloigner plusieurs mois des terrains. « C’est à lui que revenait la décision de se faire opérer, mais il devrait, de toute façon, être indisponible au moins trois mois », confirme Frédéric Paquet, le directeur général adjoint du LOSC.
Plus à l’infirmerie que sur les terrains
En trois ans et demi passés sous le maillot lillois, De Melo n’a joué que 2 377 minutes en Ligue 1, soit un peu plus de 26 matchs. Un temps de jeu indigeste. La faute à un corps défaillant qui ne cesse de le laisser tomber et à un genou droit usé, voire foutu. À tel point que Lille a finalement réalisé une très mauvaise opération en le recrutant pour 3,5 millions d’euros en août 2008. « Ce n’est pas un mauvais choix, assure pourtant Frédéric Paquet, même si Tulio est plus blessé que les autres. Ça aurait été un mauvais choix s’il faisait n’importe quoi, s’il sortait tous les soirs… Mais il est irréprochable et très professionnel. Il est très soucieux de sa santé, fait attention à son alimentation, à sa récupération… C’est vraiment de la malchance. »
Un joker offensif cet hiver ?
Malchance ou pas, De Melo est un fantôme à Lille et on en vient même à se demander si à l’aube de ses 27 ans, il n’est pas irrémédiablement perdu pour le football. Pourtant son ratio d'efficacité (buts/minutes jouées) est loin d'être lamentable. Au contraire, puisque De Melo tourne depuis son arrivée à Lille à une moyenne d'un but tous les deux, trois matchs par saison. Problème : il ne joue pratiquemment jamais. Avec cette blessure, le LOSC a, lui, perdu gros puisque pendant la convalescence du Brésilien, Moussa Sow participera à la CAN et Rudi Garcia ne pourra donc compter en attaque que sur l’inexpérimenté Ronny Rodelin et un autre coutumier de l’infirmerie, Ireneusz Jelen. À moins d’investir dans un joker offensif cet hiver. « Pour l’instant ce n’est pas à l’ordre du jour, coupe Paquet. On verra en temps voulu. » Ce sera certainement le cas aussi pour Tulio De Melo dont le contrat se termine en juin prochain. Et là, pas sûr que les dirigeants lillois soient aussi patients et généreux.
Récapitulatif des blessures de Tulio De Melo depuis 2006
Le Mans
Février - Août 2006 : rupture des ligaments croisés du genou droit (7 mois)
Septembre2006 - Janvier 2007 : rechute (4 mois)
Lille
Décembre 2008 - Mai 2009 : cartilage de la rotule du genou droit fissuré (6 mois)
Septembre - Décembre 2009 (Lille) : entorse du ligament latéral interne du genou droit (3 mois)
Février - Avril 2010 (Lille) : fissure du ménisque du genou droit (2 mois)
Juillet - Octobre 2011 (Lille) : périostite au tibia (4 mois)
26 novembre 2011- ? (Lille) : rupture totale du tendon des ischio-jambiers (3 mois minimum)
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