L'état-major de l'OM avait officiellement fixé des objectifs concrets à Didier Deschamps l'été dernier. L'entraîneur les a tous atteints et a même réussi à en épingler un autre plus officieux : étoffer le palmarès de deux titres.«Renforcer défensivement l’équipe» La saison dernière, Eric Gerets a passé son temps à faire des essais en défense centrale sans jamais trouver la formule idéale. Ronald Zubar, Vitorino Hilton, Julien Rodriguez et Renato Civelli n’ont jamais su apporter l’assise nécessaire à un club de ce standing. En arrivant, Didier Deschamps a également essayé quelques combinaisons (Hilton, Heinze, etc) avant de trouver la bonne : Souleymane Diawara – Stéphane Mbia. Un vrai défi réussi puisque le Camerounais est arrivé pour jouer devant la défense et que Gabriel Heinze devait évoluer dans l’axe. «En un contre un, Souley et Stéph’ sont impassables», expliquent en chœur les Marseillais. Heinze, lui, loue le schéma de son entraîneur puisque Diego Maradona devrait en faire un titulaire à la Coupe du monde… en tant que latéral gauche.
«Amener de la puissance et de la vitesse» La combinaison gagnante, c’est celle-ci. La puissance et vitesse sont présentes dans chaque ligne marseillaise à l’image de l’attaque composée d’une locomotive (Brandao) et de vrais poux (Valbuena, Ben Arfa). «On a des joueurs de grande taille, avec un impact physique important dans chaque ligne», explique Edouard Cissé. Cette force se retrouve également dans leur complémentarité et la possibilité de les interchanger à l’envi. Lucho, priorité du recrutement de Deschamps (par ailleurs, autre objectif réussi), dirige tout ce petit monde à la baguette. L’expérience est enfin une qualité que possède l’effectif olympien (Heinze, Diawara, Lucho), chose qu’il avait moins en 2008-2009. Celle-ci a fait la différence.
«Etre performant sur les coups de pied arrêtés» «Leurs corners, c’est comme des penalties. Je sens que je vais avoir des sueurs froides à chacun d’entre eux», affirmait Jean Fernandez avant de recevoir les Olympiens la semaine dernière (0-0). Si Marseille est aussi efficace en attaque (Niang est leader ex aequo avec Gameiro du classement des buteurs avec 16 unités), c’est aussi parce que les coups de pied arrêtés ont bien aidé. Les hommes de Didier Deschamps, grâce à Benoît Cheyrou, Mathieu Valbuena ou Lucho Gonzalez, y ont inscrit près un tiers de leurs buts en championnat ! «L'année dernière il y avait des carences à ce niveau-là, note Edouard Cissé. Les dirigeants ont voulu garder les points forts de la saison passée et apporter une qualité en plus dans ce secteur». Une vraie réussite.
«Redevenir maître à domicile au Vélodrome» Lors de son passage sur la Canebière, Eric Gerets a réussi à faire de l’Olympique de Marseille une forteresse… hors de ses bases ! Paradoxal quand on possède le meilleur public de France et un antre crainte par tous. Etincelants loin du Vélodrome, hormis à Bonal contre Sochaux, les Marseillais étaient quasi invincibles dès qu’il s’agissait de voyager. Leur fébrilité à Marseille leur avait même coûté le titre face à l’OL en fin de saison (1-3). C’est désormais de l’histoire ancienne. Cette saison, en Ligue 1, le bilan de l’OM à domicile est éloquent : 13 victoires, 3 nuls et 2 défaites, soit 42 points glanés et une moyenne de 2,33 points par match !
«Ramener un titre sur la Canebière» Cet objectif-là était officieux en début de saison mais devait trotter dans la tête du prudent Jean-Claude Dassier. Un discours sain en sachant tous les changements opérés à l’intersaison sur et en dehors du rectangle vert. Force est pourtant de constater que l’appétit est venu en mangeant. Le sacre en Coupe de la Ligue a donné un cou de boost mémorable aux Marseillais, inarrêtables depuis. «La Coupe de la Ligue a permis d’arrêter de parler des 17 années sans trophée. Cela a donné beaucoup de confiance», assurait Deschamps en début de semaine. Il ne pensait pas si bien dire. Ce mercredi, l’OM est redevenu champion de France. Et tout le monde s’accorde à dire qu’il en fait un beau.