Vivement critiquée par le monde du foot la semaine dernière, la proposition de François Hollande de taxer à 75% les hauts revenus ne devrait en réalité pas bouleverser grand-chose. Explications.
« Ce serait la mort du football français ! » C’est par ces mots que Frédéric Thiriez a accueilli la semaine dernière la proposition de François Hollande de taxer à 75% les revenus qui dépassent le million d’euros annuel. « Cela entraînerait, inévitablement, la rétrogradation de la L1 en Deuxième Division européenne, déplorait notamment le président de la LFP. Parce que les joueurs ainsi surtaxés quitteraient la France. Au détriment y compris des finances publiques, puisque le football et les footballeurs versent chaque année à l’Etat, en impôts et en charges sociales, 600 millions d’euros ! » Mais il n’est pas le seul à s’être révolté. Joueurs, entraîneurs, présidents, de nombreux acteurs de la Ligue 1 sont montés au créneau ces derniers jours, critiquant ouvertement la mesure du candidat socialiste à l’élection présidentielle.
Jallet ne devrait même pas être touché… Pour Frédéric Thiriez, cette mesure devrait toucher entre 120 et 150 footballeurs dans l’Hexagone. En réalité, elle ne devrait pas bouleverser grand-chose... Selon les estimations de Frédéric Schaltze, fiscaliste président d’Elite Patrimoine, cités par France Football, cette taxation des hauts revenus ne devraient rien changer jusqu’à 1,4 millions d’euros brut annuels. « Pour 1,3 millions d’euros perçus, seuls les 300 000 euros au-dessus du million seraient soumis à cette taxe de solidarité », explique dans le bihebdomadaire Valérie Fourneyron, en charge du pôle sport dans la campagne de François Hollande.
L’un des premiers à dégainer de façon virulente la semaine dernière, le latéral droit du PSG Christophe Jallet, qui touche 100 000 euros brut par mois, ne devrait par exemple pas être concerné par la proposition. Pour les autres, il y a sinon bon nombre d’options pour contourner cette disposition, comme l’explique France Football aujourd’hui. La prime d’impatriation (un abattement de 30% est accordé durant cinq ans aux joueurs tricolores à l’étranger qui souhaitent revenir en France), que touche notamment Jérémy Ménez, arrivé de la Roma au PSG l'été dernier, ou encore les possibilités de ficeler un contrat non français entre un propriétaire étranger et un joueur étranger.