Buteur à l'aller et au retour des préliminaires de l'Europa League, André-Pierre Gignac retrouve peu à peu son meilleur niveau. Une renaissance qu'il a évoquée après le match de jeudi soir contre Eskisehirspor (3-0).
Une victoire, un but : soirée parfaite pour vous ? On n’a pas pris de but, on en a marqué trois : c’est de bon augure pour la suite. Maintenant, c’est récupération et concentration sur le match de Reims, c’est très important.
Collectivement, c’est bien. Mais individuellement, c’est aussi pas mal : un but à l’aller, un au retour… Oui mais je préfère parler collectif parce que s’il n’y a pas mes partenaires… Je ne peux pas jouer tout seul et dribbler cinq, six joueurs : je ne sais pas faire. Il y en a qui savent faire, moi je ne sais pas faire.
On vous sent mieux quand même ? Forcément. Je n’ai pas mal, je ne calcule pas. Quand je rentre sur le terrain, je ne me dis pas : « bon, qu’est-ce qu’il va m’arriver aujourd’hui ? L’adducteur, le pubis, ci, ça…» Forcément, je suis un peu plus serein. Je suis à 100%, j’ai fait une préparation complète. Physiquement, je me sens bien. Je commence à reprendre mes repères sur le terrain. Mais il ne faut pas trop s’enflammer. J’ai connu une descente aux enfers, je n’ai pas envie d’y retourner.
« Une guigne pas possible depuis deux ans »
L’engouement autour de vous commence déjà à se sentir. Ça doit aussi aider ? Oui, bien sûr. C’est toujours mieux de travailler dans la sérénité. Quand on pense toujours négatif, notamment quand on rentre sur le terrain parce qu’on ne sait pas ce qui va nous arriver et qu’on a une guigne pas possible depuis deux ans… Oui, ça fait du bien, collectivement ça fait du bien. On nous critiquait un peu pour notre défense : ce soir, on n’a pas pris de but.
On vous sent aussi moins nerveux, plus apaisé ? Tout est en relation avec mon corps. Si je me sens bien, je ne vois pas pourquoi je m’énerverais. Après, je reste toujours un impulsif sur le terrain. Ça, je ne peux pas le changer, j’ai toujours été comme ça…
On a souvent dit que vous étiez un joueur qui marchait à l’affectif. Est-ce la nouvelle relation avec le coach qui vous donne cette sérénité ? La confiance des partenaires, d’abord. Avant chaque match, ils me disent : « ce soir, c’est pour toi ». Juste ces petits mots-là, c’est important pour moi. Même si je peux paraître un peu dur, je suis quelqu’un qui marche à l’affect, oui. Je suis un bon garçon, je pense (sourire).
Qu’est-ce que l’on peut vous souhaiter pour cette saison ? Que l’OM finisse dans les trois premiers. Et que je marque pas mal de buts.
À Fos-sur-Mer, Gilles Bertuzzi