Deschamps a tout faux avec Ben Arfa
La rédaction

Auteur d'une très bonne rentrée avec les Bleus en Norvège (2-1), Hatem Ben Arfa n'entre toujours pas dans les plans de Didier Deschamps. Analyse d'une gestion catastrophique.

Hatem Ben Arfa est un mystère. Un « génie » comme l'affirme Aimé Jacquet qui, si ça continue, ne va jamais sortir de sa lampe magique. Ne rayonnera que par à coups, alors que tous les observateurs le prédestinaient à devenir le nouveau soleil du football français. Hier, avec l'équipe de France en amical face à la Norvège, HBA a prouvé à tous ses détracteurs qu'il valait bien mieux qu'un simple statut de joker. Pendant 45 minutes, ce fut l'un des rares, si ce n'est le seul, à créer des décalages, à s'infiltrer dans la défense norvégienne avec une aisance technique hors du commun. Sans renier le collectif, objet de toutes les critiques sur son jeu. Et que dire de son but. Une frappe limpide de 25 mètres, réalisée avec une étonnante facilité par le milieu de terrain marseillais. Si tout ne fut pas parfait, notamment dans sa dernière passe, Ben Arfa a marqué des points. A prouvé qu'il possède un talent fou. 

Ben Arfa a besoin de régularité Pourtant, Didier Deschamps ne lui fait toujours pas confiance. Le lui a-t-il seulement accordée une seule fois ? En janvier dernier, l'entraîneur marseillais s'était servi du mercato hivernal comme électrochoc, affirmant qu'il ne garderait pas Ben Arfa en cas d'offre raisonnable. En janvier, le milieu de terrain marseillais avait alors réalisé la meilleure partie de sa saison et peut-être de son début de carrière. Buteur, passeur décisif, juste dans ses choix de dribbles ou de passes, percutant, Ben Arfa exprimait tout son potentiel et semblait enfin sur la voix du succès. C'est d'ailleurs à cette période que l'OM a enclenché son redressement. Puis, plus rien. Deschamps l'a renvoyé à un rôle de remplaçant. Lui accordant des bouts de matchs alors que l'ancien Lyonnais a justement besoin de temps, de repères, de régularité dans ses prestations pour s'épanouir. Son salut passe par l'enchaînement des matchs. Une soudaine mise à l'écart au profit notamment de Brandao dont le profil moins technique mais plus défensif et combatif correspond parfaitement au style de jeu prôné par Deschamps.

On ne discute pas les choix de Deschamps Dans la gestion humaine du joueur, l'entraîneur marseillais n'est pas non plus exempt de tout reproche. C'est un secret de polichinelle, Hatem Ben Arfa a besoin de se sentir aimé, désiré et marche uniquement à la confiance. Son principal point faible relève du domaine psychologique. Et le dialogue n'est pas vraiment le point fort de Deschamps qui de façon assez autoritaire décide de tout. Les joueurs n'ont ensuite plus qu'à se soustraire à ses décisions. Aucun de ses choix n'est discutable. C'est donc José Anigo, qui tout au long de la saison à du remplir le rôle de DD en dialoguant avec HBA pour tenter de tirer le meilleur du joueur et essayer de le placer dans les meilleures dispositions mentales.

Deschamps retourne sa veste Cet été l'entraîneur de l'OM l'a encore placé sur la liste des transferts. Ben Arfa semblait avoir enfin trouvé une porte de sortie à l'étranger avec Newcastle et était déjà parti dans sa tête. Pris de court par le départ de Niang, Deschamps a alors mis son veto au départ de Ben Arfa. Une nouvelle promesse non tenue qui plombe une fois de plus la santé psychique fragile de l'international tricolore. Et comment voulez-vous trouver une quelconque forme de motivation quand votre entraîneur ne compte pas sur vous depuis des mois et finalement vous fait comprendre qu'il a besoin de vous... comme bouche-trou ? Impeccable tout au long de la saison dans son attitude (il vient toutefois de quitter prématurément l'entraînement de jeudi), Ben Arfa paye la gestion catastrophique de son cas par Didier Deschamps. Qui lui joue exclusivement sa carte personnelle. Pourtant le coach olympien vient d'affirmer : « Je n'ai pas besoin de ça(NDLR : du match face à la Norvège)pour connaître les qualités du joueur ». Encore faudrait-il les utiliser. Son ami Laurent Blanc qui, lui, visiblement compte sur Ben Arfa en équipe de France, va peut être lui ouvrir les yeux.