Dassier On aurait pu prendre Sow ou Gameiro
La rédaction

Dans un interview accordé au journal La Provence, le président marseillais revient sur le début de saison de l'OM et le recrutement. Son message est clair: "Il faut nous faire confiance..."

Voici une partie de l'interview que le président de l'OM a accordée à La Provence

- On a du mal à cerner la politique de recrutement opérée cet été. Vous avez opté pour deux jeunes éléments (Gignac et Rémy) en misant sur les retombées d'une éventuelle revente au lieu d'engager un joueur confirmé mais dont la valeur marchande est appelée à s'étioler. Au final, ne regrettez-vous pas votre choix ? Jean-Claude Dassier : D'abord, je trouve que votre approche est un peu "maquignonesque". On n'est pas à la foire aux bestiaux du Massif Central. Ne pas avoir recruté Luis Fabiano (30 ans) qui demandait, lui et son club (Séville), des sommes énormes a été une sage décision. D'ailleurs, je vous invite à étudier son bilan des quatre premiers mois de la saison (quatre buts en Liga). Avec lui, on est passé près de la catastrophe. Je me félicite chaque jour de ne pas l'avoir engagé. De toute façon, l'OM et tous les autres clubs sont guidés par une absolue nécessité: vous ne pouvez pas recruter seulement des joueurs de 30 ans passés qui ont des statistiques et dont vous pouvez vous servir avec profit pendant un voire deux ans. Mais ensuite, vous les voyez partir ou arrêter leur carrière et vous vous retrouvez avec une équipe qui vaut zéro. Bâtir une équipe, c'est aussi préparer l'avenir. Après, on le fait bien ou on ne le fait pas bien; on peut être déçu, on peut ne pas l'être. Je rappelle que lors de ses quatre premiers mois à l'OM, Papin avait un bilan loin d'être flambant (8 buts dont 2 penalties en 1986). Il faut donc arrêter de prolonger des courbes. La vérité d'aujourd'hui n'est pas celle de demain. L'essentiel, c'est d'avoir raison à la fin du championnat; pas à la trêve hivernale. Pour être franc, le titre de champion d'automne, c'est flatteur, mais tout le monde s'en fout ! Qui se souvient encore des leaders du championnat à cette même époque l'an passé ou il y a deux ans ? Pour l'heure, on est à la peine, mais je suis convaincu que ça va aller mieux. Je ne regrette pas les choix de Didier, c'est-à-dire Gignac et Rémy. On aurait pu prendre Sow qui est allé à Lille, ou Gameiro qui était candidat pour venir. Ce sont des choix. Personne ne peut dire dans quelles conditions ils se seraient adaptés à Marseille. C'est plus facile de s'adapter à Lille, à Lorient ou je ne sais où qu'ici. ÀMarseille, l'exigence est grande. Onsait quels sont nos enjeux, nos ambitions, les montants de nos investissements. On sait, aussi, que nos supporters n'ont pas de patience. Jouer à Marseille, ce n'est pas la même chose. - En matière de mercato, vous ne regrettez donc pas de ne pas avoir suivi la logique de Didier Deschamps plus prompt à recruter un attaquant confirmé ?...

Jean-Claude Dassier : (Il coupe) Mais c'est l'équipe de Didier Deschamps ! - En plus d'un attaquant expérimenté, il souhaitait également enrôler un milieu de terrain défensif. Tout ça, c'est oublié ?

Jean-Claude Dassier : On n'en parle plus car l'arrivée de Rod Fanni permet de faire monter Kaboré ou encore Mbia d'un cran. On a réglé ce problème. Quant à l'attaquant confirmé, je pense que Gignac en est un à 25 ans. Il n'a que des progrès à accomplir. Je préfère un type qui a un potentiel et une marge de progression plutôt qu'un type qui a un passé dont il peut nous faire bénéficier quelques mois ou une saison seulement. Dans une équipe, il faut un équilibre. Qui pensait que Valbuena évoluerait au niveau qui est le sien aujourd'hui ? Il faut donc nous faire confiance. Quand Didier dit 'Gignac', il sait ce qu'il fait. Idem pour Rémy. Alors, c'est vrai, les résultats ne sont pas immédiats. Mais il ne faut pas nous dire que Gignac, Rémy mais aussi Valbuena, André Ayew et Lucho n'ont pas de potentiel! Au contraire, on a une équipe qui a connu des problèmes, eu des faiblesses et des blessés comme toutes les autres, mais derrière et au milieu, elle est hyper solide dorénavant. Devant, c'est vrai, notre attaque est muette et elle ne peut pas rester dans cet état, j'en conviens, mais elle va retrouver la parole !