Cheyrou prend la tete a Deschamps
La rédaction

Le probable retour de Benoît Cheyrou face à Sochaux offre un nouveau casse-tête à Didier Deschamps. L'entraîneur de l'OM a beau dire qu'il est indispensable, son milieu va changer ses certitudes du moment, qui fonctionnaient à merveille. Plutôt dangereux dans un sprint final. Comment dire à Charles Kaboré de revenir sur le banc ? Le grand gagnant du mois de mars, c’est lui. Remplaçant de luxe du groupe olympien, le plus souvent comme latéral droit, Charles Kaboré a offert son meilleur visage en suppléant Benoît Cheyrou. Ce dernier, le Marseillais le plus régulier depuis deux saisons devant Mamadou Niang et Steve Mandanda, est presque tombé dans l’anonymat depuis sa lésion musculo-tendineuse au mollet gauche contractée contre Benfica en Ligue Europa le 18 mars. C’est dire la performance de Kaboré ! Ce dernier, qui a enchaîné trois matches consécutifs, a marqué des points importants et a su élever son niveau de jeu quand Didier Deschamps lui a demandé : montées de balle, impact, audace (son but face à Lyon). «Il vit cette période comme un soulagement, car il a horreur de se sentir inutile. Il attendait plus que tout d'avoir l'opportunité d'enchaîner les matches, à son poste de formation de surcroît, ce qu'il n'avait jamais eu l'occasion de faire», affirme son agent Christophe Hutteau. Cheyrou, au volume de jeu et à la caisse physique plus importants, se sait désormais «en danger» comme titulaire. Deschamps a réussi son coup, Kaboré aussi. A la différence que celui-ci retrouvera le banc mercredi soir, comme c’était prévu.

Comment dire à Laurent Bonnart de rendre le brassard ? Quand Mamadou Niang n’est pas là, Deschamps a pris l’habitude de donner le brassard de capitaine à Benoît Cheyrou. Normal quand on est officiellement vice-capitaine. Quand il n’est pas là, ça dépend de la forme du moment. Taye Taiwo l’a déjà eu, Gabriel Heinze aussi. Dimanche soir, Laurent Bonnart en avait hérité pour la première fois depuis son arrivée à l’OM il y a trois ans. «Quand on est capitaine, on doit essayer de tout donner, encourager les autres même si je pense qu’on a tous un brassard. Sur le terrain on a tous des responsabilités», a voulu tempérer l’ancien Manceau. En répartissant les responsabilités le plus possible, Deschamps a là aussi imprimé une méthode de gagneurs. Même si le retour de Cheyrou engendre automatiquement le passage de témoin, Bonnart devra s’y plier. Il sait qu’il n’était qu’un intérimaire du capitanat.

Comment dire à Cheyrou qu’il ne tire plus les coups-francs ? Depuis le début de la saison, la patte gauche de Benoît Cheyrou sur les coups de pied arrêté avait un réel impact dans les performances de l’OM. Absent, l’importance de ces mêmes coups de pied arrêté n’a pourtant pas changé d’un iota : l’OM sait toujours autant jouer arrêté… grâce à Lucho Gonzalez. L’Argentin, poussé par la blessure de son compère, assume enfin ses responsabilités dans ce secteur-là et en est même devenu décisif. «Il pouvait le faire depuis un moment. Je lui ai déjà dit, mais c'est son caractère, il ne veut pas écraser tout le monde, assurait Deschamps fin mars. Maintenant, c'est à lui à prendre le ballon et dire poussez-vous c'est moi qui tire. C'est mieux que ce soit lui qui prenne la responsabilité». Depuis et même si l’Argentin est apparu un peu émoussé face à Lens dimanche, Lucho a conforté son statut officiel de plus grand distributeur de caviars sur la Canebière. Avec 11 passes décisives (toutes compétitions confondues), il est le meilleur passeur décisif du club phocéen cette saison devant Fabrice Abriel (7) et Mamadou Niang (7). Cheyrou pointe loin, en 7e place avec 5 unités. Des trois intérimaires en l’absence de Cheyrou, avec Kaboré et Bonnart, Lucho devrait donc être le seul à garder les prérogatives actuelles de Deschamps. C’est le genre d’avantages qu'on a quand on est la recrue la plus chère du club.