Après la cruelle finale de l’Euro de la Nazionale, les scandales ont repris en Italie. La presse qui faisait ses choux gras sur le Calcioscommesse (matchs truqués), a trouvé un autre pain béni : Juventus-Naples et ses grossières erreurs d’arbitrage qui déchaînent les passions.
Cette finale de Supercoupe d’Italie à Pékin n’avait même pas commencé qu’elle faisait déjà couler de l’encre. Enfin, surtout Aurelio de Laurentiis, le patron du Napoli qui avait déjà lancé un premier feuilleton (normal, pour quelqu’un qui bosse dans le cinéma) sur le lieu de la rencontre. Ce grand habitué des mises en scène médiatique avait dans un premier prêché pour que le match ait lieu à « l’étranger pour promouvoir la Serie A » avant de se rétracter et de faire le forcing pour jouer en Italie parce qu’il trouve l’idée débile. Problème, les organisateurs chinois avaient déjà avancé une partie de l’argent aux Italiens. De Laurentiis menace alors de boycotter la finale avant d’entendre raison.
La Juve, cette équipe qui ne laisse personne indifférent L’équipe la plus détestée (et paradoxalement la plus aimée aussi) en Italie c’est la Juventus. L’affaire du Calcioscommesse qui inculpe plusieurs joueurs et membres du staff de la Vieille Dame donnait déjà du grain à moudre à tous ses détracteurs. Zeman, le premier, s’en est donné à cœur joie (partisan d’une suspension à vie d’Antonio Conte). Rappelons que pour ce coup-ci, les Turinois sont entièrement blanc dans cette histoire. Les faits reprochés sont antérieur à leur arrivée dans le Piémont.
L’arbitrage désastreux qui enflamme la Botte Le stade est comble, seule l’averse importante pouvait altérer ce match agréable à regarder avec de beaux buts grâce notamment à une défense inhabituellement médiocre des champions de Serie A en titre. C’était sans compter l’arbitrage de M. Mazzoleni. Quand Stéphan Lichtsteiner gronde (au moins deux fois) les juges de touche pour contester, il ne se passe rien. En revanche, quand Pandev en fait de même à la 85e c’est le carton rouge. Incompréhension totale, mais les Napolitains pètent totalement les plombs lorsque Mazzoleni les condamne à jouer à 9 contre 11 pendant les prolongations avec l’expulsion de Zuniga. Ce dernier est victime de deux fautes non-sifflées avant de récolter son deuxième carton jaune. Walter Mazzarri, son entraîneur, est lui aussi expulsé du banc de touche. Le match bascule, la partie est totalement déséquilibrée avec un csc de Maggio pour commencer puis un dernier but de Vucinic pour sceller la victoire des hommes de Massimo Carrera.
De Laurentiis ne digère toujours pas Les Azzurri ont boycotté la remise des médailles en signe de protestation. Pour une fois De Laurentiis ne fait pas du cinéma, il n’avale vraiment pas la pilule et flingue à tout-va. L’arbitre, la Ligue, tout le monde en prend pour son grade dans les colonnes du Corriere dello Sport : « J’ai donné à mes garçons une prime de 20 000 euros. Le responsable c’est celui qui a arbitré avec une sévérité typiquement italienne. Quand tu te rends compte qu’on se fout de ta gueule , que tu es venu en Chine pour une semaine, revoyant tes plans et contrariant les exigences de ton entraîneur et des joueurs et leur préparation et qu’ils te donnent en plus deux gifles… ». Avant de renchérir que « l’an prochain, le Napoli ne participerait pas à la Supercoupe». Par choix ou par non-qualification '
Par Adrien Verrecchia