Gerets-Maroc, les cinq raisons dun fiasco
La rédaction

Eric Gerets n’est plus le sélectionneur du Maroc depuis hier soir. Une décision logique au vu d’une situation devenue intenable. Pour plusieurs raisons.

Un échec sportif, d’abord Eric Gerets obligé de plier bagage du Maroc, c’est en premier lieu un gros échec sportif. Un chiffre est parlant. En 2012, Gerets ne compte que 22% de victoires ! Après une élimination dès les poules à la CAN au Gabon, alors que Gerets annonçait un titre possible, le Lion de Rekem n’a pas réussi à redresser la pente. Les Lions de l’Atlas restent sur cinq matchs sans victoire, dont trois défaites. En difficulté dans les éliminatoires pour la Coupe du monde et la CAN, les Marocains ont sombré lors du dernier match sur la pelouse du modeste Mozambique (0-2). La défaite de trop pour Gerets.

Un salaire qui n’est jamais passé Eric Gerets était un sélectionneur très bien payé puisque son salaire tournait autour des 250 000 euros mensuels. Dans un pays où le salaire mensuel moyen tourne autour des 200 euros, cela passe mal. L’opinion publique marocaine a toujours eu en travers de la gorge ces énormes revenus et les résultats pas vraiment à la hauteur n’ont fait qu’amplifier cette grogne. Le salaire de Gerets, un sujet dont même la classe politique marocaine s’est emparée pour susciter un vif débat.

Gerets, déconnecté des entraîneurs nationaux La relation entre Eric Gerets et les entraîneurs marocains n’a jamais été simple. Ses propos à leur égard ont été pour le moins acides : « Les entraineurs marocains qui me critiquent sont des ratés et veulent sauver leurs carrières en me critiquant. » Ce qui lui a valu une terrible polémique. Baddou Zaki, ancien sélectionneur marocain et gardien de but légendaire de la sélection avait d’ailleurs estimé publiquement que « Gerets a besoin d'aller voir un psychiatre. » Une confrérie mise à dos qui, forcément, ne l’a pas épargné quand les résultats n’ont pas suivi.

Les vieilles gloires l’ont lâché Il n’y a pas que les entraîneurs marocains qui ont eu une dent contre Gerets. Les gloires du football marocain n’ont pas été tendres, récemment, à son égard. Mustapha Hadji, sur RMC, a allumé la mèche. « Ça fait un petit moment que je dis que ma plus grande préoccupation, c’est Gerets, c’est dommage. Sélectionneur et entraineur c’est complètement différent. Avec tout le respect que je lui dois, c’est le moment de partir » Walid Regragui n’est pas beaucoup plus tendre. « En tout cas, de l’extérieur depuis l’arrivée d’Eric Gerets à la tête de la sélection, sur le plan du jeu et des résultats, on est bien loin de ce qu’on attendait, donc, il faut faire un tour de table pour savoir pourquoi ça ne fonctionne pas. »

La presse marocaine pour l’achever Et comme si cela ne suffisait pas, Eric Gerets a également eu droit à une rude campagne médiatique contre lui. Après la défaite face au Mozambique, le journal Al-Mountakhab titrait tout simplement : « Débarrassez-nous de lui » alors qu’As-Sabah était encore plus clair. « Gerets, dégage ! » Lâché par ses confrères, les grands joueurs marocains, l’opinion publique et les médias, Eric Gerets n’avait plus le choix...