Euro 2012 : Jordi Alba, la nouvelle terreur de la Roja
La rédaction

Méconnu en dehors des frontières espagnoles avant l’Euro, Jordi Alba est la grande révélation de la compétition. Intenable sur son côté gauche, le néo-Barcelonais a révolutionné le jeu de la Roja. Comme la France et le Portugal, l'Italie s'en méfie plus que tout...

C’est la nouvelle terreur du football espagnol. La grande révélation de cet Euro ukraino-polonais. Sur son côté gauche, Jordi Alba affole toutes les défenses adverses depuis le début de la compétition. A lui tout seul, avec ses 10 petites sélections (il est le 4e joueur le moins capé de la sélection), il a totalement révolutionné le jeu de la Roja. De point faible, avec Joan Capdevilla, le côté gauche s’est transformé en point fort. En plaque tournante du jeu espagnol. C’est de là, et de Jordi Alba, que parte désormais toutes les offensives ibériques. Samedi dernier, en titularisant deux latéraux, Anthony Réveillère et, un cran au-dessus, Mathieu Debuchy, Laurent Blanc a tout tenté pour verrouiller ce fameux côté gauche et bloquer les montées de Jordi Alba. Quitte à innover et changer ses habitudes. Ça n’a pas marché. Le premier but, inscrit par Xabi Alonso de la tête, vient d’un déboulé côté gauche de Jordi Alba dans le dos de Debuchy. Mercredi, face au Portugal en demi-finale, le petit Jordi Alba (1m70) a parfaitement muselé Cristiano Ronaldo et Nani, qui n’ont pas pu avoir leur poids habituel.

Une mobylette intenable

Que ce soit avec Andrés Iniesta ou, en fin de match, Pedro devant lui, le latéral gauche espagnol se régale depuis le début de l’Euro. Il ne cesse de faire l’ascenseur. Il est partout où il faut : devant pour centrer, derrière pour défendre. Un latéral à la brésilienne, sans en être un. Le tout avec une très bonne qualité de centre. Un profil complet, dans l’ère du temps. « On dirait qu’il vient de débuter son match », faisait ironiquement remarquer Jean-Michel Larqué au micro de M6 mercredi soir, alors qu’on jouait la 119e minute et que l’ex-Valencian continuait de multiplier les courses dans son couloir. « C'est un joueur qui, même s'il est rapide, ne confond pas vitesse et précipitation. Il y a peu d'arrières gauche comme lui dans le monde », notait, très justement, Toni Grande, l’adjoint de Vicente del Bosque, en conférence de presse récemment. Un joueur rare qui fait preuve d’une maturité déconcertante dans une sélection qu’il n’a rejoint pour la première fois qu’en octobre dernier. C’est dire...

Un parcours atypique

S’il s’est révélé aux yeux du grand public en mondovision durant cet Euro, Jordi Alba, qui a fêté ses 23 ans en mars dernier, ne fait que confirmer le talent démontré depuis deux saisons à Valence, où il alternait, soit latéral, soit ailier, avec Jérémy Mathieu. En trois ans, « la perle de Mestalla » a joué 110 matchs avec le FC Valence, qui l’avait récupéré en 2007 pour 6000 euros à Cornella, un petit club de la banlieue espagnole, où il avait signé après s’être fait virer de la Masia, le centre de formation du Barça. Le motif, à l’époque, son physique limité... Cinq ans après, il retrouvera ses compères de formation en équipe première du Barça avec un nouveau statut la saison prochaine. Celui de successeur d’Eric Abidal. Jordi Alba vient de signer un contrat de cinq ans avec les Blaugrana. Coût du transfert : 14 millions d’euros ! « C'est un superbe recrutement. C'est un grand joueur et je suis pressé de le voir jouer pour le Barça », se montrait élogieux Pep Guardiola, l’ancien coach du Barça, dans la semaine. Avec lui, l’avenir de la Roja et du Barça est tout tracé...