La finale de l'Euro opposera l’Espagne à l’Italie. Et aussi, Iker Casillas à Gianluigi Buffon. Deux des meilleurs gardiens de la planète, mais surtout deux bons mecs, indispensables à leur équipe.
« Buffon a mon admiration et mon plus grand respect. C'est un gardien exceptionnel qui a 34 ans fait partie des meilleurs. Pour les gardiens plus jeunes comme moi, il a été une référence. Il nous a motivés et nous voulions lui ressembler. J'ai une bonne relation avec lui et c'est toujours un plaisir de l'affronter ». La confrérie des gardiens est à part, comme leur poste. Chacun reste dans son camp et n’affronte pas son homologue à gants. Une distance qui évite les petites chamailleries visibles sur le pré entre joueurs de champ et qui permet aux gardiens de, souvent, bien s’entendre. C’est visiblement le cas de Buffon et Casillas, l’auteur de cette sortie médiatique sur le portier italien. Et les deux hommes se retrouveront ce soir sur le pré de Kiev, pour se disputer le titre de champion d’Europe.
Deux capitaines D’un côté, Iker Casillas, 31 ans, 1m82. De l’autre, Gianluigi Buffon, 34 ans, 1m91. Ils n’ont pas le même âge, ne font pas la même taille, n’ont pas le même look. Mais sur le terrain, comme en dehors, leur rôle est prépondérant pour leur sélection. Oui, en plus d’être techniquement, deux des meilleurs gardiens de la planète, les deux hommes cumulent en plus de ces qualités footballistiques une grande force mentale. Ce n’est pas un hasard si Del Bosque d’un côté et Prandelli de l’autre n’ont pas hésité à confier à leur dernier rempart le brassard de capitaine. Quand la Roja est secouée par les relations entre Madrilènes et Barcelonais, c’est l’intelligence de Casillas qui fait en sorte que la sélection ne soit pas touchée par ces problèmes. Quand l’Italie se présente à l’Euro ukraino-polonais avec un groupe très rajeuni, c’est l’expérience de Buffon qui lui permet de se sublimer.
« J’ai été surpris par Buffon » Mais avant d’être des meneurs d’hommes, ces deux-là sont des gardiens très talentueux. Lors du dernier match du premier tour, contre la Croatie, l’Espagne serait passée à la trappe sans un grand Casillas. Buffon, lui, a sorti le grand jeu pendant le match et lors de la séance de tirs aux buts face à l’Angleterre, en quart de finale. Dans cet Euro, l'Espagnol a arrêté 92% des frappes adverses. L'italien, 86%. De quoi impressionner le jeune retraité Fabien Barthez : « Casillas est encore déterminant. J’ai été surpris par Buffon que je trouve très affuté et très sec. On sent qu’il a fait une préparation particulière pour cet Euro comme tous les grands joueurs qui arrivent sur la fin. Ils connaissent l’importance d’une compétition comme ça ». Ils s’étaient affrontés au premier tour, et s’étaient quittés souriants (notre photo). Ce soir, l’un des deux aura perdu. Mais le gagnant ne manquera pas de réconforter le plus malheureux. Question de classe.