Équipe de France : Le carnet de notes des Bleus après le premier tour
La rédaction

Alors que se clôt le premier tour et que s’ouvre la phrase d’élimination directe, Le 10 Sport dresse un tour d’horizon des forces en présence chez les Bleus.

LES TOPS

Hugo Lloris (6/10) Avant le début de la Coupe du monde, on questionnait ici ou là son statut de titulaire au poste de gardien de but, arguant de sa saison moyenne à Tottenham en comparaison du très beau parcours réalisé par Steve Mandanda. Deschamps, qui aime la stabilité dans les buts, à raison, n’a pas sourcillé. Hugo Lloris a débuté la Coupe du monde titulaire et capitaine. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a rassuré ceux qui étaient inquiets. Solide, serein, rassurant pour ses défenseurs, le gardien des Spurs a sorti les ballons qu’il fallait au moment où il le fallait. Dans la tradition de ce que l’on connaît de lui depuis plus de dix ans. Olivier Giroud (6,5/10) Dans ces colonnes le mois dernier, nous avions souligné le point très fort que constituait pour l’équipe de France la présence d’Olivier Giroud comme pivot en pointe, et comme l’association Griezmann-Giroud était intéressante et centrale pour les Bleus. Intoxiqués par l’emballement médiatique et populaire autour de Mbappe, beaucoup ont eu tendance à l’oublier. Après le premier tour, le résultat est clair : en l’état, l’équipe de Didier Deschamps ne peut se passer de ce relai en pointe, capable de faire jouer autour de lui à une touche et donc de donner de la vitesse, de peser physiquement sur la défense adverse et de permettre à toute l’équipe de s’appuyer sur lui pour remonter. On a pu revoir en quelques éclairs tout ce que peut apporter son duo avec Griezmann. Sans parler de ses qualités de finisseur, qui vont bien être utiles à un moment pendant ce Mondial. Bref, Giroud a remis les pendules à l’heure et c’est une bonne chose pour l’équipe de France. Lucas Hernandez (7/10) Invité surprise comme titulaire au poste d’arrière gauche, il a impressionné. Très bon défenseur, tant dans les duels que dans l’anticipation, très solide et capable d’avoir le « vice » nécessaire à haut niveau, Lucas Hernandez rassure derrière. Mais il a également fait preuve d’une grande sérénité technique dans la relance. Il a également démontré qu’il était capable de prendre efficacement son couloir et d’apporter le surnombre, quand bien même ce n’est pas sa qualité première. Au final, Lucas Hernandez est complet. Son registre est impressionnant. Mentalement, il sait aussi répondre présent. Raphael Varane (7/10) Avant la Coupe du monde, une inquiétude, légitime, régnait sur la capacité de Raphael Varane d’endosser le costume de leader de défense qui lui était promis depuis la blessure de Laurent Koscielny. Dans l’ombre de Sergio Ramos au Real, Varane avait jusqu’à maintenant peiné à assumer le rôle en équipe de France. Sa montée en puissance à l’occasion de trois premiers matchs du Mondial rassure pleinement sur ce plan. Non seulement Varane a rendu des copies individuelles très propres, mais il a su devenir le boss derrière. Très encourageant pour la suite.

LES FLOPS

Antoine Griezmann (4/10) Pour aller loin dans cette Coupe du monde, l’équipe de France a absolument besoin de son leader de jeu, de son inspirateur numéro un en attaque. Et pour l’instant, il n’est pas là. Malgré quelques éclairs, Antoine Griezmann est très loin du niveau attendu. Il ne pèse pas sur le jeu, perd beaucoup plus de ballons qu’habituellement. Pis, il n’a pas paru monter en régime au fil des matches du premier tour, ce qui n’est pas sans inquiéter. Bien sûr, lors de l’Euro 2016, Griezmann avait vraiment décollé à partir des huitièmes. Mais c’était aussi parce que Deschamps l’avait alors replacé dans l’axe derrière Giroud, son meilleur poste, alors qu’il l’avait aligné comme ailier au premier tour. Cette fois, Griezmann a disputé deux matches en neuf et demi derrière le buteur de Chelsea, et il est apparu toujours en retrait. Problème de confiance ? Contrecoup après sa prolongation mouvementée à l’Atletico Madrid ? Baisse de régime physique ? Il y a sans doute un peu de tout ça. Mais pour que les Bleus visent haut, il va falloir que Griezmann se retrouve. Sinon, Deschamps tentera peut-être un coup de poker en mettant Fekir en première ligne. Pourtant, DD n’aime pas les coups de poker. Ousmane Dembele (3/10) Emprunté, comme paralysé par l’enjeu, Ousmane Dembele est passé complètement à côté du premier match contre l’Australie. Si ensuite, il est un peu monté en régime, son bilan reste pour l’instant famélique, très loin des attentes qu’il peut susciter. Aujourd’hui, Ousmane Dembele soit surtout se libérer, jouer sans se poser des questions. S’il y parvient, alors il pourra créer l’étincelle pouvant faire basculer les matches. Thomas Lemar (3,5/10) A sa décharge, il n’a été aligné qu’une fois par Didier Deschamps, à l’occasion d’un dernier match où l’on aura compris que le 0-0 n’était pas pour déplaire aux Danois et que dans ces conditions, les Français n’avaient pas besoin non plus d’aller au bout d’eux-mêmes pour marquer absolument un but. Pas évident dans ces conditions de se mettre en valeur. Pour autant, Thomas Lemar aurait pu se montrer beaucoup plus ambitieux et offensif qu’il ne l’a été. En retrait, peu entreprenant, il n’a quasiment rien tenté. Et donc rien réussi. Pas de quoi donner envie à Deschamps de miser sur lui pour la suite. Lemar fait assurément partie des perdants du match contre le Danemark. Samuel Umtiti (5/10) Aux côtés de Raphael Varane, le défenseur de Barcelone n’a pas réussi son début de Mondial. Auteur d’une main incompréhensible contre l’Australie, qui a failli coûté très cher, Samuel Umtiti n’a pas été beaucoup mieux contre le Pérou, où il s’est fait bouger à plusieurs reprises avant de sortir sur blessure. On ne sent pas l’ancien Lyonnais en pleine possession de ses moyens physiques à l’occasion de ce Mondial. Espérons que la coupure contre le Danemark lui aura permis de recharger les batteries. Autrement, Presnel Kimpembe a confirmé qu’il n’était vraiment pas loin derrière…

LE POINT D’INTERROGATION

Kylian Mbappe (5/10) Le mettre dans les flops aurait sans doute été un peu sévère. Mais il est évident que Kylian Mbappe n’a pas apporté ce qu’il devait lors des premiers matches. Il n’est pas le seul responsable. Trop d’observateurs l’annoncent à tort comme le grand joueur de la Coupe du monde, comme celui capable de porter l’équipe de France vers la victoire. Pour que Mbappe soit décisif et précieux pour les Bleus, il faut qu’il simplifie son jeu pour aller vers là où sont ses qualités premières : la capacité de percussion, de jeu vers l’avant et d’accélérations balle au pied. Et de finition. Quand il aura simplifié son jeu, Mbappe sera vraiment redoutable.